Commentinstaller une chatiere sur une porte en bois by shandra · September 28, 2017 >>> Voici la sĂ©lection de chatiĂšre Ă©lectronique pour vous <<<< InsĂ©reret installer la chatiĂšre dans l'ouverture. Suivant le modĂšle il faut maintenant tracer les trous pour la fixation. Lorsqu'elle est bien EngĂ©nĂ©ral, il est recommandĂ© de placer la chatiĂšre au milieu de la porte ou du mur auquel elle est destinĂ©e. La hauteur sera dĂ©terminĂ©e ici encore par le gabarit de votre animal : mesurez la distance entre le sol et le bas de son ventre. Cette mesure, gĂ©nĂ©ralement autour de 15 cm, correspond au niveau infĂ©rieur du trou de la chatiĂšre. Dansles lignes ci-dessous, dĂ©couvrez comment installer votre chatiĂšre sur une de vos portes ! Les prĂ©alables. Dans le cas oĂč vous ĂȘtes locataire, il faudrait tout d’abord que vous demandiez une autorisation auprĂšs du propriĂ©taire de votre logement avant d’installer la chatiĂšre sur la porte principale. Une fois que vous avez obtenu VousĂȘtes ici : Unalive » SociĂ©tĂ© » Comment installer une chatiĂšre sur une porte ? Votre chat aime-t-il faire des va-et-vient rĂ©guliers Ă  l’extĂ©rieur de la maison ? Vous ĂȘtes las de lui ouvrir et de Source. A lire en complĂ©ment : Comment choisir et changer ses pneus de caravane ? PubliĂ© le 7 avril 2022. Partager : Twitter : 0 partages Facebook : 0 partages Vay Tiền Online Chuyển KhoáșŁn Ngay. Comment installer une chatiere sur une porte de garage Source google image Chapter Text Il Ă©tait une fois, il y a fort longtemps, un royaume paisible et doux le royaume de Yuei. Dans ce romantique royaume, vivait Rei, une belle et bienveillante noble. Elle vivait seule avec son fils unique dans un beau et grand manoir, son Ă©poux Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© peu aprĂšs la naissance de leur unique enfant. Ce dernier faisait la joie et la fiertĂ© de sa mĂšre qui l’aimait Ă©perdument. Il s’appelait Shoto. Un jour, Rei rencontra un noble et preux chevalier et en tomba amoureuse. Le chevalier avait menĂ© bien des batailles, et vivait de ses rentes depuis la mort de son Ă©pouse quelques annĂ©es plus tĂŽt. Il avait deux fils de quelques annĂ©es plus vieux que Shoto. Ils s'appelaient Shigaraki et Dabi. Rei et le chevalier Endevor se mariĂšrent et vĂ©curent heureux durant une belle et longue annĂ©e. HĂ©las, Rei tomba gravement malade et, malgrĂ© tout l’acharnement des meilleurs mĂ©decins du royaume, elle rendit son dernier soupir en quelques semaines. Le petit Shoto, alors Ă  peine ĂągĂ© de huit ans, pleura longuement sa mĂšre qu’il aimait si tendrement. Il espĂ©ra pouvoir calmer sa peine et son chagrin auprĂšs de ses deux frĂšres et de son beau-pĂšre. HĂ©las, Ă  peine Rei fut-elle mise en terre qu’Endevor rĂ©vĂ©la son vrai visage. Cet homme cupide et avide de reconnaissance n’était pas stupide, et il avait remarquĂ© que le jeune Shoto Ă©tait bien plus avenant que ses propres fils. Et qu’il avait un hĂ©ritage plus que consĂ©quent. Endevor vira sans aucun scrupule tous les domestiques de la maison, et relĂ©gua Shoto aux basses besognes. Shoto quitta sa luxueuse chambre pour une masure nichĂ©e tout en haut de la plus vieille et dĂ©labrĂ©e tour du manoir. Sa garde robe de haute manufacture fut remplacĂ©e par de pauvres fripes de mauvaise qualitĂ©. Et le seul bien dont Endevor le laissa hĂ©riter fut une malle pleine de quelques vieilles affaires de ses parents. Shoto aurait pu se rebeller, crier, s’enfuir. Mais il n’en fit rien. Shoto avait toujours Ă©tĂ© un enfant calme et patient. S’il souffrit de la mĂ©chancetĂ© de ses frĂšres, plus ĂągĂ©s que lui, et de l’injustice dont son beau-pĂšre fit preuve Ă  son Ă©gard, il n’en souffla mot, et fit le dos rond, attendant patiemment le jour oĂč il pourrait prendre sa revanche. Un jour ou l'autre, la roue finirait bien par tourner en sa faveur. Dix ans passĂšrent. Dix de servitude pour Shoto, de brimades quotidiennes et de railleries mesquines et injustes. Shigaraki et Dabi Ă©taient deux monstres d'Ă©goĂŻsme et de vantardise, trouvant leur plus grand bonheur Ă  tourmenter leur petit frĂšre. Endevor fermait les yeux sur le comportement de ses fils, accusant Shoto de tout et n’importe quoi, et passant sur lui sa mauvaise humeur rĂ©currente. MĂȘme Neito Ă©tait une plaie quotidienne pour le jeune homme. Neito Ă©tait le chat d’Endevor, un gros chat noir et blanc aux yeux bleus. Un chat aussi mauvais que son maĂźtre, qui l’adorait et le gĂątait bien plus que de raison. Neito prenait un plaisir tout particulier Ă  ruiner le travail que Shoto effectuait quotidiennement pour maintenir le manoir parfaitement propre et rangĂ©. Shoto ne se sentait cependant pas seul au monde. Il avait des amis au sein de ce manoir, des amis, certes peu conventionnels mais fidĂšles et dĂ©vouĂ©s, toujours prĂȘts Ă  l’aider comme ils pouvaient. Il y avait Denki, le chien de la maison, un beau chien de Saint-hubert, pas bien malin mais joueur et protecteur. Denki dĂ©testait Neito, et plus d’une fois Shoto avait dĂ» sĂ©parer les deux bestiaux, autant pour Ă©viter Ă  Denki de se faire blesser que pour lui Ă©viter la colĂšre d’Endevor si son prĂ©cieux Neito avait ne serait-ce qu’une seule Ă©gratignure. Il y avait aussi Eijiro, fougueux percheron roux, qui tirait la charrette dont Shoto se servait pour aller au marchĂ© chaque semaine afin d’effectuer les achats nĂ©cessaires au manoir. Endevor refusait tout net que les trois magnifiques pur-sangs, dont lui et ses fils avaient l’usage pour chevaucher, ne soient utilisĂ©s Ă  des fins aussi dĂ©gradantes. Eijiro n’aimait pas les trois pur-sangs, et venait chercher la compagnie de Shoto dĂšs que celui-ci mettait le nez dehors. Si Denki et Eijiro ne parlaient pas, cela n’empĂȘchait nullement Shoto de discuter avec eux, leur racontant les derniĂšres lubies de sa famille et les derniers potins glanĂ©s ici et lĂ . Shoto avait l’impression que les deux animaux le comprenaient parfaitement, ceux-ci le rĂ©confortant Ă  leur façon quand il Ă©tait triste ou semblant rire avec lui. Non, malgrĂ© sa condition peu enviable, Shoto ne s’estimait pas particuliĂšrement malheureux. ~oOo~ Le jour se levait Ă  peine, le soleil chassant doucement les ombres de la nuit, quand Shoto fut tirĂ© de son sommeil par des petits coups rĂ©pĂ©tĂ©s sur sa tempe. Le nez enfouit dans son oreiller, il chassa, d’une main mollassonne, l’importun qui le privait de quelques prĂ©cieuses minutes de sommeil. Mais les coups reprirent un peu plus forts, et furent rapidement accompagnĂ©s d’une voix furibonde - Allez Double-face ! Sors de lĂ  putain ! Je sais que t’es rĂ©veillĂ© ! Shoto soupira lourdement et marmonna, sans ouvrir les yeux - Katsuki... dĂ©gage ! J’ai encore du temps ! La sensation de quelque chose se glissant dans ses cheveux le fit soupirer un peu plus fort. Il ne bougea cependant pas plus, pas dĂ©cidĂ© Ă  sortir du lit plus tĂŽt que prĂ©vu. Un sifflement strident juste dans son oreille le fit se redresser d’un bond, le cƓur battant Ă  tout rompre. Comprenant que l’indĂ©licat avait osĂ© le sortir de son prĂ©cieux sommeil d’une maniĂšre assez violente, surtout pour son pauvre tympan, Shoto fronça les sourcils et leva les mains pour attraper son rĂ©veil matin qu’il sentait s’accrocher Ă  ses cheveux. Ayant enfin saisit l’empĂȘcheur de dormir tranquillement, Shoto ramena sa main devant lui, paume ouverte, fusillant des yeux ce qui s’y trouvait. Debout au cƓur de sa main, se tenait un ĂȘtre surprenant. Haut d’environ cinq centimĂštres, il avait tout d’un humain deux jambes, deux bras, une tĂȘte tout Ă  fait normale, des cheveux blonds cendrĂ©s et deux yeux d’un rouge sanglant. Deux dĂ©tails, mis Ă  part sa taille minuscule, en faisait cependant un ĂȘtre hors norme. Du bas de son dos, entre le pantalon et le tee-shirt noirs le couvrant, Ă©mergeait une longue et fine queue aussi blonde que ses cheveux. Et lĂ  oĂč aurait dĂ» se trouver des oreilles humaines, il n’y avait rien. En revanche, noyĂ©es sous les mĂšches cendrĂ©es et Ă©bouriffĂ©es du tout petit ĂȘtre, se trouvaient deux oreilles rondes, des oreilles de souris. Katsuki, ainsi se nommait le petit ĂȘtre, Ă©tait un hybride humain-souris. Shoto avait eu l'immense surprise de dĂ©couvrir en dĂ©mĂ©nageant dans la tour que celle-ci Ă©taient habitĂ©es par toute une colonie de ces ĂȘtres surprenants. Si au dĂ©but, les hommes-souris avaient peur de lui, Shoto avait rĂ©ussi Ă  se lier d’amitiĂ© avec quelques-uns d’entre eux. La plupart des membres de la colonie l’évitaient cependant, et s’ils le croisaient, ils le fuyaient rapidement, mĂȘme encore maintenant. Shoto ne s’en formalisait pas. Il s’arrangeait pour ne pas dĂ©ranger la petite communautĂ© et celle-ci ne lui posait aucun problĂšme. Parmi ceux avec lesquels Shoto avait sympathisĂ©, il y avait Katsuki, son rĂ©veil matin quotidien. Oui, Katsuki rĂ©veillait chaque matin Shoto, et rarement de la plus douce des façons. Katsuki n’était ni tendre, ni doux, mais plutĂŽt un braillard entĂȘtĂ©, colĂ©rique et brutal autant dans ses mots que dans ses gestes. Pourtant, Shoto considĂ©rait le petit blond comme un trĂšs bon ami. Il savait que ce dernier pouvait se mettre en quatre pour ceux qu’il apprĂ©ciait, et mĂȘme si Katsuki le niait avec force, Shoto savait qu’il faisait partie de ceux qui comptait pour l’homme souris. - Ça y est ? ricana ce dernier, fiĂšrement campĂ© sur la paume de Shoto, nullement honteux de l’avoir rĂ©veillĂ© plus tĂŽt que d’habitude. Tu Ă©merges ?! - Il est trop tĂŽt, soupira Shoto. Puis, sans un mot de plus, il saisit le petit homme par son appendice dorsal et le jeta hors de son lit. Le bruit sourd d’un corps minuscule s’écrasant sur le parquet de la chambre le fit sourire Shoto qui se pelota sous sa couette. - Kacchan !!! s’exclama une petite voix affolĂ©e. Tu t’es fait mal ? Avec un lĂ©ger sourire, Shoto ne rĂ©sista pas Ă  l’envie de pencher un peu la tĂȘte hors de son lit pour voir Izuku se prĂ©cipiter vers Katsuki qui se relevait en rĂąlant. Izuku Ă©tait lui aussi un homme-souris. Ses attributs de rongeurs Ă©taient de la mĂȘme couleur verte foncĂ©e que ses cheveux bouclĂ©s et que ses grands yeux. Katsuki et Izuku Ă©taient amis depuis toujours, ayant le mĂȘme Ăąge Ă  quelques mois prĂšs. Et Shoto trouvait trĂšs amusant que deux personnes aussi diffĂ©rentes s’entendent aussi bien. Izuku Ă©tait aussi souriant que Katsuki Ă©tait bougon. Izuku ne s’énervait jamais, contrairement Ă  Katsuki qui l’était en permanence. Et Izuku Ă©tait aussi trouillard que Katsuki Ă©tait tĂȘte brĂ»lĂ©e. Shoto se souvenait parfaitement de sa premiĂšre rencontre, dix auparavant, avec les deux amis. Il avait eu Ă  faire Ă  un Katsuki, encore plus petit et armĂ© d’un cure-dent, qui le dĂ©fiait en duel, Izuku tremblant de peur dans le dos de son ami blond. AprĂšs avoir manquĂ© de finir Ă©borgnĂ© par le cure-dent, Shoto avait proposĂ© une trĂȘve, ne souhaitant nullement blesser les deux petits et Ă©tranges garçons. La trĂȘve Ă©tait devenue amitiĂ© quand Shoto avait sauvĂ© Izuku des griffes acĂ©rĂ©es de Neito en distrayant le chat, laissant ainsi l’opportunitĂ© Ă  Katsuki de rĂ©cupĂ©rer son ami d’enfance sans dommage ni pour l’un, ni pour l’autre. - On est dĂ©solĂ© de te rĂ©veiller si tĂŽt, Shoto, s’excusa Izuku depuis le parquet, sortant ledit Shoto de ses souvenirs. Mais aujourd’hui, c’est le jour du bain de Neito et tu sais Ă  quel point il est pĂ©nible ces jours-lĂ . - Ouais, rĂąla Katsuki les deux poings sur les hanches et dardant un regard noir vers Shoto. On s’est dit qu’on allait te rĂ©veiller plus tĂŽt pour que tu aies le temps de faire un max de trucs avant de le choper. Se retenant de soupirer lourdement, Shoto se dĂ©cida Ă  sortir du lit, conscient que le bain mensuel de Neito le mettait toujours en retard dans ses tĂąches quotidiennes. Le chat avait la fĂącheuse manie de le faire galoper Ă  travers tout le manoir pendant des heures. Lui mettre la main dessus pour le bain Ă©tait une vĂ©ritable sinĂ©cure. Et le bain un vĂ©ritable carnage dont Shoto sortait rarement sans griffures et morsures. - Merci alors, dit-il avec un imperceptible sourire Ă  l’attention de ses deux amis miniatures. - Tsss, bougonna Katsuki. DĂ©pĂȘche toi, on te le gardera Ă  l'Ɠil ce sale matou. D’un hochement de tĂȘte Shoto approuva l’idĂ©e. Les hommes-souris pouvaient se faufiler facilement partout, et leur aide pour localiser le matou ne serait pas de trop. Shoto fit rapidement un brin de toilette et enfila sa tenue habituelle un pantalon en toile marron, raccommodĂ© Ă  de nombreux endroits, et une chemise blanche Ă  lacets. Il jeta un rapide coup d'Ɠil dans le miroir tout en se coiffant rapidement. Shoto Ă©tait un jeune homme de bientĂŽt dix-huit ans, plutĂŽt bien fait de sa personne, mĂȘme s’il n’en avait pas conscience. Ses cheveux lisses et coupĂ©s pas trop courts Ă©taient bicolores la moitiĂ© droite Ă©tant blanche, la gauche d’un beau rouge flamboyant. Ses yeux Ă©taient eux aussi de couleur diffĂ©rentes, le droit Ă©tant d’un bleu trĂšs foncĂ©, presque marine, alors que le gauche Ă©tait aussi clair qu’un ciel d’azur. Le contour de son Ɠil gauche portait une vilaine cicatrice, due Ă  une brĂ»lure. Sept ans auparavant, Shigaraki avait, dans une crise de rage, lancĂ© le contenu bouillant d’une thĂ©iĂšre au visage de son cadet, provoquant cette cicatrice. Tout ceci avait valu Ă  Shoto d’ĂȘtre surnommĂ© Double face par Katsuki. Et si le surnom l’avait un peu vexĂ© au dĂ©but, il s’y Ă©tait fait, et savait maintenant que venant du blond ce n’était pas mĂ©chant. Katsuki donnait des surnoms Ă  tout le monde. Et ceux dĂ©signant les gens que Katsuki n’aimait pas Ă©taient bien plus acerbes. D’un pas vif, Shoto dĂ©vala les marches de l’escalier en bois menant du haut de sa tour au cƓur du manoir. Il poussa l’unique porte menant Ă  la tour et se glissa dans l’immense couloir desservant les chambres principales. Si sa tour Ă©tait petite et dĂ©nuĂ©e de toutes dĂ©corations, le reste du manoir Ă©tait vaste et luxueux. Les sols en marbre, les tapisseries richement brodĂ©es sur les murs, les lourds rideaux en Broca, les immenses portes sculptĂ©es, tout respirait la noblesse de la demeure. Sans s'appesantir sur le dĂ©cor, qu’il connaissait depuis son plus jeune Ăąge, Shoto se dirigea rapidement vers l’une des nombreuses portes longeant le couloir. Doucement, il poussa le battant, laissant juste une petite ouverture. La piĂšce de l’autre cĂŽtĂ© Ă©tait plongĂ©e dans la pĂ©nombre, et seul l'entrebĂąillement de la porte laissait entrer un peu de lumiĂšre. Shoto passa la tĂȘte dans l’espace et plissa les yeux pour distinguer sa cible. Un immense lit Ă  baldaquin se devinait dans l’obscuritĂ©, lit d’oĂč provenaient de bruyants ronflements. RassurĂ© de voir qu’Endevor dormait encore profondĂ©ment, Shoto appela doucement - Neito ! Viens lĂ ... Depuis son coussin luxueux, posĂ© prĂšs du lit, Neito ouvrit un Ɠil et darda un regard froid sur le jeune homme qui avait l’outrecuidance de le dĂ©ranger. Sans mĂȘme faire semblant de l’avoir entendu, Neito se redressa un peu, juste assez pour lui tourner le dos avant de se coucher en boule. - Neito ! souffla Shoto d’un ton plus autoritaire. Seul le frĂ©missement des oreilles fĂ©lines signala que Neito avait parfaitement entendu, le chat ne bougeant nullement. Mais Shoto avait l’habitude du caractĂšre du matou, et connaissait aussi ses points faibles. - TrĂšs bien, souffla-t-il. Tu n’as pas faim visiblement... Il retint un lĂ©ger sourire en voyant Neito se redresser brutalement et se tourner vers lui, le fusillant de son regard azur. Prenant tout son temps, le chat s’étira longuement en baillant outrageusement. Avec une lenteur dĂ©daigneuse, Neito sauta finalement au bas de son royal coussin avant de se diriger vers la porte entrouverte d’un pas lent et majestueusement arrogant. Shoto attendit patiemment que sa seigneurie fĂ©line daigne passer le pas de la porte, et referma le battant dĂšs que ce fut presque fait, poussant Neito dans le couloir. Ce dernier feula d’outrage quand son postĂ©rieur fut heurtĂ© sans douceur par la porte, le propulsant sans grĂące Ă  l’extĂ©rieur de la chambre. - DĂ©solĂ© si l’heure de ta pitance ne te convient pas, dit platement Shoto. Plains toi Ă  ton maĂźtre, c’est lui qui en a dĂ©cidĂ© ainsi. Shoto descendit vers les cuisines, ignorant Neito qui le suivit, le nez en l’air, arrogant jusqu’aux bouts des griffes. C’était le mĂȘme cirque chaque matin, Endevor ayant dĂ©crĂ©tĂ© que son prĂ©cieux chat devait ĂȘtre servi le premier. ArrivĂ© dans la cuisine, Shoto versa du lait dans une Ă©cuelle, des croquettes dans une autre, et dĂ©posa les deux rĂ©cipients devant Neito. Le chat renifla longuement son petit dĂ©jeuner, avant de finalement s’asseoir devant et de laper avec prĂ©caution le lait. Sans prĂȘter attention au fĂ©lin, Shoto s’empressa d’ouvrir les volets de la cuisine, laissant entrer la lumiĂšre pĂąle de l’aube dans la piĂšce. Une sensation humide sur sa main fit baisser le regard du jeune homme vers Denki qui l’avait rejoint, l’accueillant d’une lĂ©chouille, sa queue battant joyeusement dans son dos. - Bonjour Denki, le salua Shoto en souriant. Bien dormi ? Denki ne rĂ©pondit que par un bref aboiement qui se transforma en couinement ravi quand Shoto lui caressa le crĂąne. Un feulement moqueur fit grogner Denki qui darda un regard meurtrier sur Neito, toujours devant ses gamelles. Le chat lui rĂ©pondit en tirant la langue. Denki grogna un peu plus fort, mais Shoto posa une main apaisante sur la tĂȘte du canidĂ© et souffla - Non Denki. Laisse Neito. Il va t’attirer des ennuis. Viens, je vais te donner ta gamelle. Denki abandonna l’idĂ©e de sauter sur ce sale matou, et suivit le jeune homme dehors, la cuisine ayant une porte donnant sur la cour arriĂšre. Shoto dĂ©posa une Ă©cuelle avec des restes de la veille devant Denki, et se dirigea vers le poulaillers pour libĂ©rer et nourrir les poules. Celles-ci s’éparpillĂšrent rapidement dans la cour, se jetant sur le grain que Shoto jetait Ă  la volĂ©e. Un hennissement attira Shoto vers la barriĂšre sĂ©parant la cour de l’enclos d’Eijiro. Le cheval accueillit son maĂźtre en piaffant joyeusement, et Shoto le salua gaiement, flattant le museau roux de la bĂȘte, lui donnant une carotte qui fut rapidement croquĂ©e. Dans la cuisine, depuis un petit trou dans le mur, au ras du sol, Katsuki surveillait Neito. Ce dernier avait fini son lait et mangeait maintenant ses croquettes, une Ă  une, d’un air profondĂ©ment ennuyĂ©. - Tsss, rĂąla Katsuki. Regarde moi cet enfoirĂ©. Toujours en train de pĂ©ter plus haut que son cul ! - Kacchan, le rĂ©primanda anxieusement Izuku. Il risque de t’entendre. - Aucun risque, ricana Hanta, un homme-souris brun du mĂȘme Ăąge que les deux autres. Il est trop concentrĂ© Ă  faire son prĂ©cieux. - ArrĂȘte de t’inquiĂ©ter Izuku, rassura Mina, femme-souris toute rose. On sait gĂ©rer sa seigneurie depuis le temps. - Double Face revient, les informa Katsuki n’ayant pas quittĂ© son poste d’observation. Allez-y, je fais le guet. En silence les trois autres disparurent, empruntant des galeries secrĂštes au sein des murs pour atteindre le dessus du buffet posĂ© un peu plus loin, le long du mur. Tout en gardant Ă  l'Ɠil le chat, qui se ferait un plaisir de les croquer s’il leur mettait la patte dessus, Katsuki vit ses amis Ă©merger sur le meuble. Shoto sourit aux trois mini-pouces, et se dĂ©pĂȘcha de leur donner un peu de nourriture. Les hommes-souris Ă©taient parfaitement capables de se servir eux-mĂȘmes, mais c’était un petit rituel depuis longtemps instaurĂ© entre eux. Izuku, Hanta et Mina prirent avec joie les quelques morceaux de fruits, de fromages et de pain que leur donna le jeune homme le remerciant avec enthousiasme, avant de courir rejoindre la sĂ©curitĂ© des galeries. Sans attendre, Shoto s’attela Ă  la prĂ©paration du petit dĂ©jeuner de son pĂšre et de ses frĂšres, prĂ©parant trois plateaux, et trois thĂ©iĂšres. Tout Ă  son occupation, Shoto ne vit pas Izuku trĂ©bucher sur ses pieds et tomber du buffet. Hanta et Mina avaient dĂ©jĂ  atteint les galeries et courraient vers la colonie pour apporter leurs victuailles Ă  leurs comparses, et ne virent pas non plus la chute de leur ami. Ils ne furent que deux Ă  la voir Neito et Katsuki. Tout en se maudissant pour sa maladresse, Izuku se redressa rapidement, constatant non sans soulagement qu’il n’avait rien de cassĂ©, et entreprit de ramasser les morceaux de fromages qui s’étaient Ă©chappĂ©s de son petit sac durant sa chute. Il ne vit pas les yeux azurs du prĂ©dateur qui le fixĂšrent avec envie, ni ceux Ă©carlates de son ami qui s'Ă©carquillĂšrent avec affolement. Depuis son trou dans le mur, Katsuki vit parfaitement Neito s’approcher Ă  pas de velours vers cet inconscient d’Izuku. Le chat se tassa sur lui-mĂȘme, sa queue balayant le sol dans son dos, ses oreilles pointĂ©es vers la petite crĂ©ature qui agrĂ©menterait parfaitement son petit dĂ©jeuner. - Deku ! appela Katsuki aussi fort qu’il le pouvait espĂ©rant attirer l’attention de son ami pour le prĂ©venir du danger. Mais au mĂȘme instant, une clochette carillonna violemment dans la cuisine, couvrant efficacement sa voix. - J’arrive, j’arrive, soupira Shoto en s’empressant de finir de dresser les plateaux devant lui. Neito se prĂ©para Ă  attaquer, Izuku ramassa son dernier morceau de fromage perdu, et Katsuki tenta le tout pour le tout. Sortant de sa cachette comme un diable hors de sa boĂźte, Katsuki se prĂ©cipita vers le balai tout proche et le poussa avec force, le faisant tomber sur Neito qui miaula pitoyablement. Izuku sursauta, surpris par le bruit, et se retourna se trouvant nez Ă  truffe avec un chat affamĂ©. Avec un couinement affolĂ©, Izuku partit en courant, cherchant dĂ©sespĂ©rĂ©ment une issue de secours. Neito sauta en direction de la dĂ©licieuse petite bestiole, pas dĂ©cidĂ© Ă  la laisser lui Ă©chapper. Mais une douleur soudaine sur sa queue le fit gĂ©mir misĂ©rablement. Il se retourna furieux, trouvant alors un autre dĂ©licieux encas, lequel venait de le mordre violemment. DĂ©laissant sa proie premiĂšre, le chat partit Ă  la poursuite de son mini-agresseur. - Ouais vas-y, suis moi, souffla Katsuki en zigzaguant entre les Ă©lĂ©ments de la cuisine. Sa diversion avait parfaitement fonctionnĂ©, Neito se concentrant sur lui plutĂŽt que sur Izuku. Usant de toute sa vitesse et de toute son intelligence, Katsuki attira Neito loin d’Izuku, prenant garde Ă  ne pas se faire avoir par les griffes acĂ©rĂ©es du matou. Il se jeta dans un petit trou, Ă©vitant de peu une nouvelle attaque fĂ©line. Neito feula et cracha, la truffe collĂ©e au trou, furieux que sa proie lui Ă©chappe. Katsuki ne perdit pas de temps Ă  s’éloigner dans les galeries, rejoignant une autre ouverture. Il devait s’assurer qu’Izuku Ă©tait Ă  l’abri. PaniquĂ© par l’attaque Ă  laquelle il avait Ă©chappĂ© de justesse, Izuku courut aussi vite qu’il le put vers le premier refuge auquel il pensa le plan de travail. Il escalada rapidement ce dernier, espĂ©rant qu’en hauteur il pourrait Ă©chapper Ă  son futur bourreau. Ça ne serait, malheureusement, pas la premiĂšre fois que Neito que croquerait l’un d’entre eux. Mais Izuku ne souhaitait nullement finir ainsi. Neito se lassa rapidement du trou oĂč avait disparu sa proie, et dĂ©cida de chercher la premiĂšre qui lui avait Ă©chappĂ©e. Avec un peu de chance, elle serait encore accessible. Son regard azur s’illumina d’une lueur sadique quand il vit une fine queue disparaĂźtre sur le plan de travail. D’un bond parfaitement calculĂ©, il sauta sur le meuble, pressĂ© de croquer sa dĂ©licieuse friandise. Il saliva d’avance en voyant une tasse se baisser sur la soucoupe oĂč elle reposait Ă  l’envers, une longue queue se faufilant sous la porcelaine dĂ©licate. Il tenait sa proie ! ConcentrĂ© sur la prĂ©paration des trois plateaux, Shoto ne vit rien de la scĂšne. Il chassa d’un geste Neito qui jouait avec une tasse, tentant de la renverser. Puis, il cala l’un des plateaux sur sa tĂȘte, pris les deux autres avec ses mains et quitta la cuisine, inconscient des regards qui le suivaient, lui et son chargement. Les clochettes dans la cuisine carillonnaient Ă  tout va, l’informant que ses frĂšres et son pĂšre attendaient impatiemment leur petit dĂ©jeuner. AffolĂ©, Katsuki vit Neito piquer un sprint pour prĂ©cĂ©der Shoto, ses prunelles fĂ©lines ne quittant pas les plateaux des yeux. Plateaux sur l’un desquels se cachait Izuku. Depuis son poste d’observation, assez haut, Katsuki avait vu cet abruti maladroit grimper sur le plan de travail et se cacher sous une tasse. Il ne la sentait pas cette histoire... mais pas du tout. Rapidement, il parcourut les galeries, prenant le chemin le plus court pour rejoindre le couloir menant aux chambres. Shoto grimpa les escaliers aussi vite que le lui permettait son chargement, pestant contre Neito qui se mettait sous ses pieds, semblant vouloir le faire tomber. - Mais qu’est-ce qu’il te prend ? bougonna-t-il en Ă©vitant une nouvelle fois le matou. Tu n’as mĂȘme pas fini ton repas ! Mais Neito ne l’écouta pas, ses yeux rivĂ©s sur les plateaux que portait le jeune homme. D’un habile mouvement de coude, Shoto ouvrit la porte de la chambre du maĂźtre de maison, poussant du bout du pied Neito dans le couloir quand il tenta de l’y suivre. La porte claqua doucement dans son dos, et Shoto salua poliment la haute silhouette assise dans le lit - Bonjour PĂšre. - Bonjour Shoto, grogna ce dernier quand le plus jeune posa son plateau de petit dĂ©jeuner sur ses genoux. Tu n’oublieras pas de laver le linge. - Bien PĂšre, rĂ©pondit platement Shoto tout en ouvrant les lourds rideaux de sa main libĂ©rĂ©e d’un plateau. Il quitta la chambre, un bac Ă  linge plein calĂ© sur une hanche en plus des deux autres plateaux de petit dĂ©jeuner. Dans le couloir, Neito se prĂ©cipita Ă  sa suite quand il pĂ©nĂ©tra dans la seconde chambre, se faisant fermer la porte au nez comme prĂ©cĂ©demment. - Bonjour Shigaraki. - Ah ben quand mĂȘme, il t’en a fallu du temps ! Tu repasseras mes chemises ! - Bien sĂ»r Shigaraki. Shoto sortit Ă  nouveau dans le couloir, le dernier plateau toujours en Ă©quilibre sur sa tĂȘte, le bac Ă  linge sale toujours calĂ© sur sa hanche droite et son bras gauche portant un amas de tissus froissĂ©s. Depuis une ouverture juste Ă  cĂŽtĂ© d’une tapisserie, Katsuki vit Neito courir vers la derniĂšre chambre, une lueur avide dans ses yeux bleus. Il ne put retenir un ricanement moqueur quand le vilain matou se fit fermer la porte au nez, comme pour les deux chambres prĂ©cĂ©dentes. - Bonjour Dabi, salua Shoto en faisant habilement glisser le plateau de sa tĂȘte aux genoux de son frĂšre. - Shoto, rĂ©pondit Dabi. J’espĂšre que tu n'oublieras pas de lustrer mes boutons de manchettes. - Evidemment, assura Shoto en ouvrant les rideaux. Il se saisit de la boĂźte en velours posĂ©e en Ă©vidence sur la coiffeuse et quitta la piĂšce, encombrĂ© de linges et de nouvelles tĂąches Ă  effectuer. Il ferma la porte derriĂšre lui, plissant suspicieusement les yeux en voyant Neito arpenter le couloir en fixant avidement les portes fermĂ©es. Qu’avait-donc ce chat ? - Psss ! Double Face ! Shoto tourna la tĂȘte vers le mur et la tapisserie la plus proche, et se rapprocha quand il vit la tĂȘte blonde de Katsuki Ă©merger d’un petit trou. L’homme-souris avait un air inquiet sur le visage, ce qui ne rassura pas Shoto. - Katsuki ? souffla-t-il. Qu’est-ce... - Deku est planquĂ© sous une des tasses ! Le temps que l’information n’atteigne le cerveau de Shoto, un hurlement strident se fit entendre. Neito se prĂ©cipita immĂ©diatement vers la porte qui s’ouvrit moins d’une seconde plus tard, Shigaraki sortant comme une furie en hurlant hystĂ©riquement - Une souris !!! Papa !!! Shoto a mis une souris dans mon petit dĂ©jeuner !!!! Dabi sortit de sa chambre avec un rictus malfaisant sur le visage. Il jeta un regard cruel Ă  Shoto qui Ă©tait pĂ©trifiĂ© dans le couloir. - Tu vas prendre cher, petit frĂšre ! ricana-t-il en emboĂźtant le pas Ă  Shigaraki et disparaissant dans la chambre d’Endevor. - Deku !!!! LĂąche-le, foutu chat de merde !!! La vocifĂ©ration sortit Shoto de son Ă©tat statique et il se prĂ©cipita vers Neito qui chassait d’une patte rageuse un Katsuki trĂšs Ă©nervĂ© lui tirant sur les poils de toutes ses forces. Neito se sentit soudain saisit par le cou et se figea, maudissant intĂ©rieurement ses instincts fĂ©lins. - LĂąche-le, ordonna Shoto au matou. Docilement, Neito plia trois de ses pattes, et ouvrit la gueule, montrant ainsi qu’il ne dĂ©tenait nullement la souris responsable de tant de cris de bon matin. - La quatriĂšme patte aussi, gronda Shoto. Bien Ă  contre-cƓur, Neito souleva sa derniĂšre patte, dĂ©voilant le corps recroquevillĂ© et tremblant d’Izuku. - Deku ! s’exclama Katsuki en se prĂ©cipitant vers son ami. - Kacchan !!!! Izuku se redressa d’un bond et sauta dans les bras de son ami d’enfance, tremblant encore de la peur qu’il avait eu. AprĂšs avoir manquĂ© d'ĂȘtre dĂ©vorĂ© par Neito, il s’était retrouvĂ© nez Ă  nez avec Shigaraki, lequel lui avait percĂ© les tympans en hurlant comme une banshee. Et en s’enfuyant, il Ă©tait tombĂ© entre les griffes du chat. Il avait vraiment cru que sa derniĂšre heure Ă©tait venue. Tremblant et sanglotant, Izuku laissa Katsuki l’entraĂźner Ă  l’abri, soulagĂ© de retrouver son ami d’enfance, mĂȘme si celui-ci lui passait un savon pour ĂȘtre aussi maladroit. Shoto lĂącha Neito dĂšs que ses deux minuscules amis eurent disparu, un infime sourire empli de tendresse ourlant ses lĂšvres fines. Parfois, il enviait un peu Izuku d’avoir Katsuki dans sa vie. Lui n’avait personne pour affronter un chat malĂ©fique, ou pour le prendre dans ses bras pour le consoler ou le rassurer. Enfin, il y avait Denki, Eijiro et les hommes-souris, mais ce n’était pas pareil. - SHOTOOOO ! L’appel tonitruant le fit soupirer lourdement. Il allait se faire engueuler... RĂ©signĂ©, Shoto se dirigea vers la chambre d’Endevor et y pĂ©nĂ©tra, sous les regards goguenards de Shigaraki et Dabi. Shoto ne leur prĂȘta aucune attention, et s’avança dans la chambre pour faire face Ă  son beau-pĂšre. Ce dernier Ă©tait un homme massif, trĂšs grand, au visage carrĂ© et peu avenant. Il avait des cheveux rouges, coupĂ©s courts et des yeux d’un bleu limpide. Son fils aĂźnĂ©, Shigaraki, ne lui ressemblait en rien. Grand et mince, ce dernier avait des cheveux blancs qui lui tombaient aux Ă©paules, des yeux rouges et une bouche tellement fine qu’il semblait ne pas avoir de lĂšvres. Dabi ressemblait bien plus Ă  son pĂšre. Il avait les mĂȘmes yeux azurs, et son visage Ă©tait trĂšs similaire. Il Ă©tait cependant plus fin que son gĂ©niteur et avait les cheveux aussi blancs que son frĂšre. - Alors comme ça, tu trouves le temps de faire des plaisanteries de mauvais goĂ»t ? tonna Endevor faisant se tendre un peu Shoto. - Je... - Tais-toi ! Puisque tu as du temps, tu me laveras le sol du hall d’entrĂ©e. Et les tapis du couloir ! Je veux que tu nettoies les lustres de la salle Ă  manger, et les rideaux de la salle de bal. - Mais, protesta faiblement Shoto. J’ai dĂ©jĂ  fait tout ça hier et avant-hier. - Recommence ! dĂ©crĂ©ta Endevor. Et tu n’oublieras pas le bain de Neito ! Neito, qui trĂŽnait fiĂšrement sur le lit et Ă©coutait non sans se rĂ©jouir la sentence de Shoto, feula de colĂšre Ă  l’entente de ces derniers mots. - Bien sĂ»r, tu feras aussi l’entiĂšretĂ© de tes tĂąches mĂ©nagĂšres habituelles, assena finalement Endevor. Va ! Comprenant que la conversation s’arrĂȘtait lĂ , Shoto s’inclina poliment devant son beau-pĂšre et quitta la chambre. Il rejoignit rapidement la cuisine, rĂ©cupĂ©rant au passage le bac Ă  linge Ă  sale, les chemises de Shigaraki et les boutons de manchettes de Dabi. Il n’était pas prĂȘt de se coucher. Et dire qu’il n’avait pas encore eu le temps d’avaler quoique ce soit. ArrivĂ© dans la cuisine, il trouva Denki qui vint immĂ©diatement lui rĂ©clamer des caresses, ses grands yeux dorĂ©s semblant s’inquiĂ©ter de la mine abattue de son jeune maĂźtre. - Ce n’est rien, ne t’inquiĂštes pas, lui sourit Shoto. Oui, ce n’était rien. Shoto prĂ©fĂ©rait se faire punir plutĂŽt que de laisser Neito croquer Izuku. De plus, il se sentait un peu responsable de la situation. Il savait qu’Izuku Ă©tait maladroit, il aurait dĂ» ĂȘtre plus attentif. S’il l’avait Ă©tĂ©, Izuku ne se serait pas retrouvĂ© dans la tasse de Shigaraki. Shoto sortit un morceau de pain et se dirigea vers la porte, conscient qu’il n’avait pas le temps pour faire un petit dĂ©jeuner digne de ce nom avec tout le travail qu’il avait en plus. - OĂč tu vas, Double Face ?! tonna une voix attirant son attention sur la table au centre de la cuisine. - J’ai du travail Ă  faire, rĂ©pondit Shoto Ă  Katsuki qui venait de l’interpeller ainsi. - Pas question que tu bosses sans rien dans le ventre, dĂ©crĂ©ta le petit blond. Assieds toi et mange !! - Je n’ai pas le temps, commença Shoto. - On va t’aider, intervint Izuku en se plaçant Ă  cĂŽtĂ© de Katsuki un air dĂ©terminĂ© sur le visage. C’est notre faute, enfin surtout la mienne, si tu as du travail en plus. Alors on va t’aider. Shoto ne put s'empĂȘcher de rire un peu en imaginant les deux minuscules garçons passer la serpillĂšre dans le hall. - Et comment vous comptez faire ça ? demanda-t-il en s’approchant de la table. - On peut lustrer les boutons de manchettes, dĂ©crĂ©ta Katsuki. - Et moi et Hanta on peut repasser les chemises, annonça Mina en surgissant sur la table Ă  son tour. A nous deux on peut pousser le fer ! - On peut aussi nettoyer les lustres de la salle Ă  manger, poursuivit Izuku. - Ne nous sous-estime pas, confirma Hanta. On peut parfaitement le faire, et ça te soulagera. Une vague de reconnaissance envahit Shoto qui sourit franchement Ă  ses quatre tout petits amis. - Et pour le bain de Neito, reprit Katsuki, on a demandĂ© Ă  Mineta et Momo de le surveiller et quand tu seras prĂȘt, Denki te le ramĂšnera. Tu n’auras pas Ă  lui courir aprĂšs... - Non, confirma Shoto en riant un peu. C’est lui qui va courir. - Alors assieds toi et mange, sourit Izuku en dĂ©signant la chaise. Denki se saisit du bas du pantalon de son maĂźtre et le tira vers la chaise, l’incitant Ă  s’y installer. Shoto prit son petit-dĂ©jeuner, le museau de Denki posĂ© sur sa cuisse, Hanta et Mina discutant paisiblement avec lui. Un peu Ă  l’écart sur la table, Katsuki engueulait Izuku qui ne tenait pas assez bien son bout de chiffon, ce qui obligeait Katsuki Ă  tirer moins fort de son cĂŽtĂ©. Entre les deux amis, un bouton de manchette de Dabi subissait le lustrage des deux hybrides. ~oOo~ Bien loin des considĂ©rations mĂ©nagĂšres de Shoto, Ă  quelques lieues Ă  peine du manoir, le palais royal Ă©tait en effervescence. Le roi All Might avait dĂ©cidĂ© de donner un bal pour le lendemain soir, bal donnĂ© en l’honneur de son fils qui revenait d’un long voyage dans les royaumes voisins. Dans son bureau, All Might donnait ses directives Ă  son fidĂšle Grand Chancelier, lequel prenait bonne note de toutes les exigences royales. Cependant, un dĂ©tail perturbait le Grand Chancelier. - Votre Altesse, commença t-il, espĂ©rant attirer l’attention de son souverain. - Et je veux un banquet digne d’un mariage royal ! Et du vin, beaucoup de vin ! dĂ©crĂ©ta le roi, inconscient de la tentative d’interruption. - Votre... - Et des fleurs, Ă©videmment, il faut des fleurs. Quelques lys, Ă©videmment, mais pas trop. Évitons les clichĂ©s. Des tulipes, c’est la saison des tulipes ! Je veux des tulipes ! Beaucoup de tulipes ! - VOTRE ALTESSE !!! Le rugissement fit sursauter All Might qui se tourna vers son Grand Chancelier, le voyant remonter ses lunettes sur son nez, lunettes ayant probablement glissĂ©es lors de son Ă©clat vocal. - Et bien quoi donc ? bougonna le roi. Que me vaut une telle interruption, Tenya ? - Je suis contrit de vous interrompre de la sorte, assura Tenya d’un ton policĂ©. Mais, puis-je faire remarquer Ă  Votre Altesse qu’elle a oubliĂ© un point primordial. - Ah oui ? s’étonna All Might. Et qu’est-ce donc ? - Les invitĂ©s... - Les invitĂ©s ? s’étonna le roi. Et bien quoi les invitĂ©s ? Quel est le problĂšme avec les invitĂ©s ? - Il n’y en a pas, informa Tenya. - S’il n’y a pas de problĂšme, pourquoi m’interrompre ? tonna All Might. - Vous ne m’avez pas compris, Votre Altesse, rĂ©pondit le Grand Chancelier. Il n’y a pas d’invitĂ©s. - Quoi ??!!! Mais par quel prodige donnerait-on un bal sans invitĂ©s ? s’offusqua All Might. - Vous ne m’avez pas fourni la liste des personnes que vous souhaitez convier Ă  ce bal, informa doctement Tenya. Les invitations ne sont donc pas parties. - Oh... Effectivement, c’est problĂ©matique, confirma All Might. Tenya ne dit rien mais hocha la tĂȘte. Organiser un bal pour fĂȘter le retour du Prince Ă©tait une bonne chose, oublier d'inviter les convives Ă©tait plus embĂȘtant. - Je suppose, reprit le Grand Chancelier, que nous invitons tous les nobles du Royaume. - Oui, oui Ă©videmment, marmonna All Might. Mais, ils sont tous mariĂ©s, c’est gĂȘnant. Et leurs filles sont trop jeunes ou trop vieilles ou vraiment trop laides... Tenya fronça les sourcils, se demandant en quoi le fait que les nobles de la rĂ©gion soient mariĂ©s Ă©tait embĂȘtant. Puis, un soupçon lui vint Ă  l’esprit. - Votre Altesse, se permit-il de demander, avez- vous un autre objectif que de fĂȘter le retour de votre fils avec ce bal ? - Oui, annonça All Might avec force. Cet enfant gĂątĂ© ne veut pas se marier ! Et moi je veux des petits enfants !! Alors, j’espĂšre qu’il va rencontrer le grand amour Ă  ce bal. Et tous ces nobles et leurs titres ronflants sont tous dĂ©jĂ  mariĂ©s ! Tenya soupira discrĂštement. Il y avait longtemps que le roi ne lui avait pas fait une crise de grand-pĂšre frustrĂ©. Depuis le temps qu’il travaillait au service de Sa MajestĂ©, il avait largement eu le temps de comprendre que ce dernier adorait les enfants. N’avoir qu’un seul et unique fils avait Ă©tĂ© une grande dĂ©ception pour le souverain qui rĂȘvait d’une grande famille. Mais son Ă©pouse Ă©tait morte en couche, et All Might ne s’était jamais remariĂ©, aimant bien trop sa dĂ©funte Ă©pouse pour la remplacer. All Might avait donc gĂątĂ© plus que raison son fils, jouant avec lui Ă  la moindre occasion et nĂ©gligeant parfois ses devoirs royaux pour passer plus de temps avec son hĂ©ritier. Mais le Prince avait grandi et profitait allĂšgrement de sa jeunesse, enchaĂźnant les voyages et les aventures sans jamais se poser. Et All Might perdait patience. Il voulait des petits enfants Ă  chĂ©rir ! Il faisait donc rĂ©guliĂšrement des crises Ă  son Grand Chancelier sur le sujet. - Je sais, s’exclama All Might en se levant d’un bond, le poing levĂ©. Nous allons inviter tous les jeunes gens de ce royaume ! Tous ceux entre seize et trente ans ! Ils sont tous conviĂ©s au bal ! Si avec tout ça, mon fils ne trouve pas chaussure Ă  son pied, je ne sais plus quoi faire. - Pourquoi ne pas inviter seulement les jeunes filles Ă  marier ? s’enquit Tenya en songeant aux nombres d’invitĂ©s que cela reprĂ©sentait. - Si je n'invite que des jeunes filles, mon fils devinera tout de suite mes intentions et trouvera le moyen de tout gĂącher, assura le roi. - Bien, abdiqua le Grand Chancelier. Je vais de ce pas faire passer l’annonce afin que tous les foyers du royaume soient informĂ©s de cette invitation au plus vite. - Faite donc mon cher, confirma All Might avec un grand sourire. Ah, cette fois mon fils, tu te trouveras vite mariĂ©, foi de... moi ! Neito s’enfuit en courant dĂšs qu’il le put, dĂ©valant Ă  toutes pattes les escaliers pour partir loin, trĂšs loin, de la salle de musique oĂč Endevor enseignait le chant Ă  ses fils. Dire que ceux-ci excellaient dans ce domaine serait un mensonge Ă©hontĂ©. Dabi et Shigaraki chantaient aussi faux l’un que l’autre. Une cacophonie de pintades gloussantes Ă©tait plus harmonieuse que le duo fraternel. Le matou arriva dans le hall d’entrĂ©e en une glissade pas vraiment contrĂŽlĂ©e et finit sa course effrĂ©nĂ©e dans le mur, s’attirant le rire moqueur de Denki qui n’avait rien ratĂ© de la scĂšne depuis la porte de la cuisine. VexĂ© comme un pou, Neito se releva et quitta les lieux la truffe et la queue en l’air, arrogant jusqu’à ses moustaches, et se dirigea vers le petit salon, bien dĂ©cidĂ© Ă  fuir autant les vocalises de ses maĂźtres que la compagnie de ce chien galeux. A genoux sur le marbre du hall, Shoto assista Ă  la scĂšne avec amusement, ses mains briquant avec soin le sol avec une brosse. DĂšs que Neito fut hors de vue, Katsuki et Izuku sortirent de leur cachette et reprirent leur occupation premiĂšre pousser la serpillĂšre. - Comment il s’est vautrĂ© comme une merde, cet enflure de chat, ricana Katsuki. - Le pauvre, se moqua doucement Shoto. Entre la fuite d’Izuku, le bain et maintenant la leçon de chant, ce n’est pas sa journĂ©e. Izuku pouffa, glissant sur la serpillĂšre et tombant sans aucune grĂące, ni Ă©lĂ©gance, sur le sol. Sa chute fit hurler de rire Katsuki et Denki, et fit largement sourire Shoto. Boudant un peu, Izuku se releva et reprit sa place prĂšs de Katsuki pour passer la serpillĂšre. GrĂące Ă  l’aide de ses petits amis, Shoto Ă©tait dans les temps pour ses tĂąches de la journĂ©e, et il leur en Ă©tait infiniment reconnaissant. La cloche d’entrĂ©e se fit entendre, surprenant Shoto. Aucune visite n’était prĂ©vue aujourd’hui. Qui donc pouvait venir en plein milieu de l’aprĂšs-midi, surtout sans s’ĂȘtre annoncĂ© avant ? DĂ©laissant sa brosse, Shoto se leva et alla ouvrir, tombant sur un homme richement vĂȘtu et l’air pompeux. - Bonjour, salua le jeune homme. - Oyez, oyez, damoiseau ! s’écria l’homme en livrĂ©e. Ceci est une missive Ă  remettre au maĂźtre de maison ! Ce disant, il tendit Ă  Shoto un parchemin roulĂ© portant le sceau royal. - Je le lui remettrai, assura Shoto en prenant la missive. - Bonne fin de journĂ©e, Damoiseau. - Merci, Ă  vous aussi, rĂ©pondit platement ledit damoiseau en regardant le laquais tourner les talons et remonter dans la calĂšche aux armoiries royales. - Un message du chĂąteau ? s'Ă©tonna Izuku dĂšs que Shoto eut fermĂ© la porte. Qu’est-ce qu’ils veulent ? - Je n’en sais rien, avoua Shoto. Mais je vais devoir interrompre la leçon... de chant. Katsuki et Izuku ricanĂšrent moqueusement en entendant la raillerie dans la voix de leur ami sur la fin de sa phrase. Curieux, les deux petits hommes se prĂ©cipitĂšrent dans les galeries, rejoignant rapidement la salle de musique. Depuis le haut d’une bibliothĂšque, ils virent Endevor au piano, Dabi chantant atrocement Ă  cĂŽtĂ© et Shigaraki l’accompagnant Ă  la flĂ»te traversiĂšre. - C’est atroce, se plaignit Izuku en plaquant ses mains sur ses oreilles sensibles. - Quelle bande de trou du cul, rĂąla Katsuki dans la mĂȘme position. MĂȘme pas foutus de chanter juste. Heureusement pour eux, des coups Ă  la porte mirent fin au trio dissonant. - Quoi ? rugit Endevor en se tournant vers la porte. - Veuillez m’excuser, dit Shoto en pĂ©nĂ©trant dans la piĂšce. Mais un message vient d’arriver du chĂąteau. - Du chĂąteau ??!!!! Shoto sursauta devant l’exclamation commune des trois autres hommes de la piĂšce. A peine eut-il le temps de se remettre de son sursaut que la missive lui Ă©tait arrachĂ©e des mains par Dabi, dĂ©cachetĂ©e par Shigaraki et dans les mains d’Endevor. - En l’honneur du retour au pays de notre bien-aimĂ© Prince, lut Endevor Ă  voix haute, un bal sera donnĂ© demain soir au chĂąteau. Y sont conviĂ©s tous les jeunes gens de plus de seize ans et de moins de trente ans, ainsi que leurs chaperons. SignĂ©, Votre Altesse Royale. - Un bal... commença Dabi avec un rictus. - En l’honneur du Prince... poursuivit Shigaraki en se grattant la gorge. - Il va y avoir pleins de jolies filles ! conclurent les deux frĂšres avec ravissement. - Ce sera surtout l’occasion de se rapprocher du Prince, rĂ©torqua Endevor. Je compte sur vous pour gagner ses faveurs. - Vous pouvez compter sur nous, pĂšre, affirmĂšrent Shigaraki et Dabi. - Tous les jeunes gens de plus de seize ans, intervint alors Shoto. Je suis donc conviĂ© moi aussi. Endevor, Shigaraki et Dabi tournĂšrent brutalement la tĂȘte vers Shoto, le fixant avec ahurissement. - Quoi ? Tu veux aller au bal, Shoto, se moqua Shigaraki. Et tu comptes emmener ton balai ? - Ça fera bien devant le Prince, ricana Dabi. Votre Altesse, pouvez vous tenir mon plumeau ? Les deux frĂšres Ă©clatĂšrent de rire, indiffĂ©rents Ă  l’éclat déçu qui brilla dans les yeux vairons de leur cadet. - Allons, allons, les calma Endevor d’un ton oĂč perçait son amusement. Shoto n’a pas tort, l’invitation le concerne aussi. Devant le sourire timide de Shoto, il reprit - Tu pourras aller au bal Shoto, si, et seulement si, tu as fini toutes tes tĂąches mĂ©nagĂšres et trouver une tenue correcte. - Merci pĂšre, souffla Shoto n’arrivant pas Ă  cacher sa joie. Je vous promets que tout sera fait en temps et en heure. Sur ces mots, Shoto quitta la piĂšce d’un pas guilleret. Il allait pouvoir aller au bal. Il allait entrer dans le chĂąteau qu’il n’avait jamais vu que de loin. Il rencontrerait d’autres garçons et filles de son Ăąge, peut-ĂȘtre mĂȘme rĂ©ussirait-il Ă  se lier d’amitiĂ© avec eux. Et avec de la chance, il aurait l’occasion de discuter avec Le Prince. De ce qu’il en savait, le Prince Ă©tait intelligent et avait beaucoup voyagĂ©. Shoto avait hĂąte de pouvoir l’interroger sur ses nombreux voyages Ă  travers le monde. Depuis leur poste d’observation, Izuku sourit largement et souffla Ă  Katsuki - C’est gĂ©nial que Shoto puisse aller au bal. - Je le sens pas, avoua Katsuki, les sourcils froncĂ©s et le regard rivĂ©s sur les trois hommes toujours prĂ©sents dans la salle de musique. Il y a forcĂ©ment une entourloupe... - Tu crois ? s’inquiĂ©ta immĂ©diatement Izuku. Mais Katsuki n’eut pas le temps de dĂ©velopper, les voix outrĂ©es de Dabi et Shigaraki se faisant entendre - Quoi ? Mais pĂšre !!!! - Vous rendez-vous compte de ce que vous avez dit ??!! - Parfaitement, sourit mĂ©chamment Endevor. J’ai dit si... Le mĂȘme sourire machiavĂ©lique Ă©claira les visages peu avenants de deux frĂšres qui Ă©changĂšrent un regard complice. - Oh ! ricana Shigaraki. Ça change tout... - Pauvre Shoto, se moqua Dabi. Tellement naĂŻf ! - Tu vois, grogna Katsuki Ă  Izuku. Je te l’avais dit ! Ils vont tout faire pour que Double Face puisse pas aller au bal, cette bande d’enfoirĂ©s. - Il faut aider Shoto, dĂ©cida Izuku. Les deux hommes-souris quittĂšrent leur poste, courant dans les galeries les menant jusqu’à leur colonie. Ils s'empressĂšrent d’expliquer la situation Ă  leurs amis et familles, et tous dĂ©cidĂšrent de tout faire pour contrer les plans machiavĂ©liques d’Endevor et de ses fils. MĂȘme si beaucoup des hommes-souris fuyaient Shoto, tous savaient que le jeune homme Ă©tait celui qui leur fournissait gracieusement de la nourriture, du tissus pour leurs vĂȘtements et leurs couches, et qu’il avait plus d’une fois sauvĂ© l’un d’eux des griffes du terrible Neito. Inconscient des plans des uns et des autres, Shoto s’attela Ă  finir ses tĂąches mĂ©nagĂšres avec un entrain renouvelĂ©, enthousiaste Ă  l’idĂ©e du bal du lendemain. MĂȘme les exigences les plus folles de ses deux frĂšres ne suffirent pas Ă  diminuer sa joie anticipatrice. Cirer les vingt paires de bottes de Dabi ? Aucun problĂšme. Reluire tous les boutons des dix-huit redingotes de Shigaraki ? Avec plaisir. Astiquer les boucles des cinquante ceintures de ses deux frĂšres ? Facile. La nuit Ă©tait tombĂ©e depuis longtemps, et la maisonnĂ©e endormie depuis de longues heures, quand Shoto pu enfin regagner sa chambre. En entrant dans la piĂšce, sa chandelle en main, il se figea en voyant l’ombre d’un mannequin posĂ© bien en Ă©vidence au milieu de la chambre. Curieux, il s’approcha et un sourire heureux Ă©claira ses traits. Sur le mannequin en osier tressĂ©, il y avait une tenue parfaite pour le bal un pantalon Ă  pinces noir, une chemise Ă  lacet blanche, et une redingote d’un beau bleu roi ornĂ©e de boutons dorĂ©s et brillants de milles feux. - Ça te plait ? La petite voix attira l’attention de Shoto sur son lit oĂč Izuku, Katsuki, Hanta et Mina le regardaient avec une certaine anxiĂ©tĂ©. - S’il y a quoique ce soit qui ne te plait pas, on peut changer des trucs, reprit Izuku d’un ton rapide et soucieux. - Oui, on a encore le temps d’ici demain soir pour faire des modifications, assura Mina. - C’est parfait comme ça, dit Shoto, rassurant ses petits amis. C’est vous qui avez fait ça ? Mais oĂč avez-vous trouvĂ© le matĂ©riel de base ? - Dans la malle de tes parents, rĂ©pondit Katsuki. C’est une vieille tenue Ă  ton pĂšre. On a juste fait deux trois modifications pour la mettre au goĂ»t du jour. - Il faut que tu l'essayes, intervint Hanta. On doit voir s’il y a des retouches Ă  faire. Shoto s’empressa d’enfiler la tenue, immensĂ©ment reconnaissant Ă  ses amis miniatures pour cette douce attention. - Le pantalon est trop long, soupira Katsuki en s’approchant rapidement suivi de Mina qui poussait une boule piquĂ©e de pleins d’épingle. - Comment vous avez fait pour ouvrir la malle et mettre les vĂȘtements sur le mannequin ? demanda Shoto en regardant les quatre mini-pouces qui s'agitaient Ă  ses pieds. - Ah, rit Hanta, ça a Ă©tĂ© Ă©pique ! Toute la colonie Ă  du s’y mettre, mais on a rĂ©ussi. - Toute la colonie ? s’étonna Shoto. - Bien sĂ»r, confirma Mina en piquant une Ă©pingle dans le bas du pantalon tenue pliĂ© par Katsuki. MĂȘme si tu ne vois que nous, les autres savent ce qu’on te doit. Donc quand Katsuki a expliquĂ© son idĂ©e, tout le monde a mis la main Ă  la pĂąte. - C’est ton idĂ©e Katsuki ? Merci alors, sourit Shoto. - Tsss... Tout seul j’aurai pas pu faire grand chose, bougonna le blond en se dĂ©calant le long de l’ourlet que Mina marquait. - Et demain, on t’aidera pour tes tĂąches mĂ©nagĂšres, affirma Izuku depuis l’intĂ©rieur du pantalon oĂč il rĂ©ceptionnait l’aiguille pour la rendre Ă  Mina. Comme ça, mĂȘme si les autres te donnent encore plus de travail tu seras prĂȘt Ă  temps. - Merci, souffla Shoto Ă©mu au-delĂ  des mots. J’ai beaucoup de chance de vous avoir comme ami. - Chiale pas putain !!! rĂąla Katsuki. On finit ça et tu vas te coucher ! Quelques minutes suffirent aux petits hommes-souris pour marquer les ourlets du pantalon et les pinces Ă  faire aux Ă©paules de la redingote. Shoto se glissa dans son lit avec plaisir, sa journĂ©e avait Ă©tĂ© harassante, le cƓur empli de reconnaissance pour ses amis, et la tĂȘte pleine de joie anticipatrice pour le bal du lendemain. Il glissa rapidement dans les bras de MorphĂ©e, plongeant au pays des rĂȘves avec dĂ©lice. ~oOo~ Le lendemain, tout le palais Ă©tait en effervescence. Chaque laquais, servante, garde et domestiques en tout genre s’activaient pour que le bal donnĂ© le soir mĂȘme soit parfait. Dans les cuisines s'Ă©tait la course frĂ©nĂ©tique pour finir dans les temps la montagne de nourriture pour les nombreux invitĂ©s. L’allĂ©e menant au chĂąteau Ă©tait encombrĂ©e de jardiniers nettoyant jusqu’au moindre petit caillou pour qu’elle soit impeccable. Dans la salle de bal, Tenya supervisait la dĂ©coration, donnant des ordres Ă  tout va, s’assurant que tout Ă©tait parfaitement en place. Quand All Might poussa la porte de l’immense piĂšce de rĂ©ception, le Grand Chancelier s’interrompit pour expliquer le dĂ©roulement de la soirĂ©e au roi. - Les invitĂ©s arriveront par ici, et, comme vous l’avez demandĂ©, seront prĂ©sentĂ©s au Prince qui se tiendra sur cette estrade. L’orchestre se tiendra prĂȘt pour lancer la premiĂšre valse dĂšs que le Prince invitera l’une des demoiselles Ă  danser. - Parfait, parfait, sourit All Might. Et moi, oĂč serai-je ? - Vous serez ici, dans la loge, rĂ©pondit Tenya en dĂ©signant la loge surplombant la salle. Ainsi vous aurez une parfaite vision d’ensemble. Comme vous le souhaitiez. - C’est parfait ! Mon cher Tenya, que ferais-je sans vous ?! Sachant que c’était lĂ  une question rhĂ©torique, Tenya s'abstient de tout commentaire. Dans sa suite, le Prince Hawks profitait allĂšgrement du calme avant la tempĂȘte bien emmitouflĂ© sous son Ă©dredon. Il Ă©tait rentrĂ© au chĂąteau la veille et avait appris la nouvelle du bal Ă  peine arrivĂ©. Si l’idĂ©e d’un bal ne lui dĂ©plaisait pas, Hawks connaissait suffisamment bien son pĂšre pour affirmer que ce dernier avait en tĂȘte de le marier rapidement. Et ce bal n’était qu’un prĂ©texte pour lui dĂ©goter une fiancĂ©e. Sauf que Hawks n’avait nullement envie de se caser. Il avait vingt-deux ans, il avait encore bien le temps. Et n’en dĂ©plaise Ă  son royal pĂšre, Hawks avait une prĂ©fĂ©rence trĂšs nette pour les beaux garçons plutĂŽt que les belles demoiselles. S’il devait mĂȘme ĂȘtre totalement honnĂȘte, il avait mĂȘme une trĂšs nette prĂ©fĂ©rence pour les garçons ayant de beaux pieds. Hawks adorait les pieds. Et tous ses partenaires, fĂ©minin comme masculin, avaient tous eu ce point commun de beaux pieds. Sauf que voir les pieds des gens quand ils sont chaussĂ©s, c’était un peu compliquĂ©. De ce fait, la trĂšs grande majoritĂ© de ses anciennes conquĂȘtes Ă©taient des va-nu-pieds. A force de frĂ©quenter les gens issus du peuple, Hawks avait dĂ©veloppĂ© une certaine rĂ©pulsion pour les nobles trop coincĂ©s et conventionnels. Mais bien Ă©videmment, pas question d’expliquer ça Ă  son pĂšre, ce dernier ne s’en remettrait sĂ»rement pas. Et si Hawks dĂ©plorait les nombreuses tentatives de son pĂšre de le fiancer, il aimait trop ce dernier pour risquer de lui provoquer une attaque cardiaque. Le jeune prince prenait donc son mal en patience. Un jour ou l’autre son pĂšre lui passerait la couronne et ce jour-lĂ  il se dĂ©brouillerait pour promulguer une loi l’autorisant Ă  Ă©pouser un homme. En attendant, il comptait bien s’amuser Ă  ce bal. AprĂšs tout, tous les jeunes gens du royaume avaient Ă©tĂ© invitĂ©s, il devait bien y en avoir quelques uns d'intĂ©ressant dans le lot. En attendant le soir, Hawks se prĂ©lassa longuement dans son lit, puis dans son bain, avant de se promener dans les jardins oĂč il croisa All Might et le Grand Chancelier. Il salua joyeusement tous ceux qui croisĂšrent son chemin, passa piquer deux trois trucs dans les cuisines au damne du cuisinier en chef, puis retourna dans sa chambre pour se prĂ©parer. PlantĂ© devant son immense miroir Ă  pied, il s’examina soigneusement s’assurant d’avoir fiĂšre et belle allure dans sa tenue de gala. Hawks avait tout du prince charmant. Pas trĂšs grand mais bien proportionnĂ©, il avait de magnifiques yeux dorĂ©s, des cheveux blonds comme les blĂ©s et un sourire ravageur. Son corps parfaitement musclĂ© Ă©tait mis en valeur par le pantalon Ă  pince blanc brodĂ© de rouge, et la redingote assortie. Bien cachĂ©es par ses vĂȘtements, deux immenses ailes Ă©carlates Ă©taient tatouĂ©es sur son dos. La porte de sa chambre s’ouvrit Ă  la volĂ©e et le Grand Chancelier entra dans la piĂšce d’un pas guindĂ©. - Tenya, le salua le Prince. Qu’en pensez-vous ? - C’est parfait Mon Prince, assura Tenya en jetant un Ɠil critique sur la mise du jeune homme. Vous ĂȘtes attendus dans la salle de bal, les premiers invitĂ©s sont dĂ©jĂ  sur place. - Bien, sourit Hawks. Allons nous amuser Grand Chancelier ! A quelques lieues de lĂ , dans le manoir Todoroki, Endevor, Dabi et Shigaraki se dirigeaient vers la porte, prĂȘts pour le bal. Le mĂȘme sourire machiavĂ©lique Ă©tirait leurs traits. Ils avaient assommĂ© Shoto de travail toute la journĂ©e, aucun doute que le jeune homme n’aurait ni le temps, ni la tenue pour aller au bal. Leur plan avait parfaitement fonctionnĂ©. Mais alors qu’Endevor ouvrait la porte, une voix se fit entendre dans leur dos - Attendez ! Je suis prĂȘt ! ChoquĂ©, Endevor tourna la tĂȘte vers les escaliers que Shoto dĂ©valait en courant. Surpris, il dĂ©tailla rapidement le jeune homme. Ce dernier Ă©tait vĂȘtu d’un pantalon Ă  pince noir et d’une redingote bleu roi qui laissait deviner une chemise Ă  lacets blanches. Il portait aussi des bottes noires parfaitement cirĂ©es. Comment Shoto avait-il eu ces vĂȘtements ? - As-tu fini toutes tes tĂąches mĂ©nagĂšres ? s’enquit Endevor cherchant la faille. - Oui, assura Shoto. Toutes sans exception. Shoto se garda bien de dire que la moitiĂ© de ses tĂąches quotidiennes avaient Ă©tĂ© faite par des mini hommes-souris, lesquels avaient pu l’aider grĂące Ă  Denki et Eijiro qui avait gardĂ© Neito Ă  l’extĂ©rieur et sous bonne garde toute la journĂ©e. Il avait bien cru qu’il n’arriverait jamais Ă  tout faire Ă  temps. Mais Katsuki et Izuku s’étaient chargĂ©s de la rĂ©partition des tĂąches et, au final, il avait mĂȘme eu le temps de prendre un bain avant de s’habiller pour la soirĂ©e. Non sans une certaine anxiĂ©tĂ©, Shoto rĂ©pondit aux diverses questions d’Endevor sur ses activitĂ©s de la journĂ©e et sur la provenance de sa tenue. PrĂšs de son pĂšre, Shigaraki serra les poings furieux et frustrĂ©. Et dire qu’il avait tout fait pour que cet avorton ne puisse pas les accompagner et tout Ă©tait foutu en l’air. Il n’était pas question que Le Prince les voient en compagnie de ce moins que rien de Shoto. Dabi tourna autour de Shoto, cherchant la petite bĂȘte dans la tenue de son cadet, le petit dĂ©tail qui lui donnerait le droit de la lui dĂ©chirer avec une joie sadique. Mais hĂ©las, il ne trouva rien. MĂȘme en Ă©tant de trĂšs mauvaise foi, il ne trouvait rien. Il Ă©changea un coup d'Ɠil avec son pĂšre et son frĂšre, leur demandant muettement l’autorisation de jouer un mĂ©chant tour Ă  Shoto. Inconscient des pensĂ©es de Dabi dans son dos, Shoto se dĂ©tendit lĂ©gĂšrement quand Endevor finit par abdiquer en soupirant lourdement. Mais alors qu’il se voyait dĂ©jĂ  au bal, une odeur suspecte vint lui effleurer les narines. Tournant prĂ©cipitamment la tĂȘte, il vit avec horreur que le bas de sa redingote Ă©tait en feu. L’îtant prĂ©cipitamment, il jeta le vĂȘtement Ă  terre pour Ă©teindre les flammes. Il venait tout juste d’éteindre le dĂ©but d’incendie quand il se prit le contenu d’un Ă©norme vase, eau et fleurs incluses, sur le visage et le torse. - Oups ! s’excusa faussement Shigaraki tenant encore l’arme du crime dans ses mains. J’ai voulu Ă©viter que tu n'aies de nouvelles cicatrices. Un miaulement vengeur se fit soudainement entendre et Shoto geignit de douleur quand Neito, ayant enfin rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  ses deux gardiens, lui sauta toutes griffes dehors sur la jambe, dĂ©chirant son pantalon. Endevor se retint de rire en voyant Shoto, trempĂ© de la tĂȘte aux pieds, des fleurs pendouillant lamentablement sur sa tĂȘte et ses Ă©paules, son pantalon noir dĂ©chirĂ©, sa redingote partiellement brĂ»lĂ©e Ă  ses pieds. - Je crois que malheureusement ta tenue n’est pas adĂ©quate pour le bal, dit-il avec un sourire hautement satisfait. Passe une bonne soirĂ©e Shoto. Dabi et Shigaraki suivirent leur pĂšre en ricanant, se moquant sans vergogne de leur cadet et de son air misĂ©rable. La porte d’entrĂ©e claqua lourdement, laissant Shoto seul et dĂ©semparĂ© au milieu du hall. Neito, trĂšs fier de sa vengeance pour la journĂ©e passĂ©e dehors sous la surveillance d’un sale cabot et d’un canasson, se frotta contre les jambes de Shoto et lui urina sur les pieds avant de partir royalement. Depuis le dessus d’une des consoles du hall, Katsuki, Izuku, Hanta et Mina avaient assistĂ© horrifiĂ©s Ă  toute la scĂšne. Ils avaient vu Dabi mettre le feu Ă  la redingote de leur ami, mais n’avaient pas eu le temps de le prĂ©venir ou de rĂ©agir. Tout s’était enchaĂźnĂ© trĂšs vite, trop vite pour qu’ils puissent faire quoi que ce soit. Et pour la premiĂšre fois depuis dix ans qu’ils le connaissaient, les hommes-souris virent Shoto fondre en larme juste avant qu’il ne parte en courant vers le jardin. C’était injuste, totalement injuste. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mĂ©riter un tel traitement ? Il avait toujours fait ce que son pĂšre et ses frĂšres lui demandaient. Toujours. Et sans jamais se plaindre, ni rechigner. Pour une fois qu’il avait une petite chance de s’amuser, ses trois bourreaux avaient tout ruinĂ©. Le cƓur lourd et les yeux pleins de larmes, Shoto courut dans le jardin jusqu’au saule pleureur sous lequel se trouvait un banc oĂč sa mĂšre aimait s’asseoir. Il se laissa tomber au sol, et pleura toute sa peine et sa rancƓur sur la pierre froide de l’assise. Et dire que ses amis s’étaient donnĂ© tant de mal pour qu’il puisse aller au bal. Tous les efforts de ceux-ci Ă©taient dĂ©truits par la mĂ©chancetĂ© de ses beaux-frĂšres et de son beau-pĂšre. Il n’avait pourtant pas l’impression de demander grand-chose. Une soirĂ©e, juste une seule soirĂ©e, oĂč il pourrait ĂȘtre autre chose qu’un vulgaire domestique. Mais mĂȘme ça, on le lui refusait. C’était injuste ! Une douce caresse sur sa joue trempĂ©e de larmes amĂšres poussa Shoto Ă  ouvrir les yeux. Il tomba alors nez Ă  nez avec Izuku qui le regardait en pleurant lui aussi. A cĂŽtĂ© de lui, Mina et Hanta le fixait avec le mĂȘme air dĂ©solĂ© que leur ami. MĂȘme Katsuki qui se tenait un peu en retrait avait les yeux brillants de larmes contenues. - DĂ©solĂ© Shoto, sanglota Izuku. On n’a rien pu faire. - C’est rien, soupira Shoto. Vous en avez dĂ©jĂ  fait tellement. Et pas seulement aujourd’hui. Je n’aurai pas tenu si longtemps sans vous. Une lĂ©chouille sur sa main lui fit tourner la tĂȘte vers Denki qui geignit pitoyablement en le regardant avec de grands yeux tristes. - Oui, toi aussi tu m’as bien aidĂ© Denki. Merci, sourit tristement Shoto en caressant la tĂȘte du chien. Un Ă©brouement et un lĂ©ger coup sur sa tĂȘte finit de faire sourire le jeune homme qui flatta l’encolure d’Eijiro. - Toi aussi mon beau, assura Shoto. Avec vous tous, je suis bien entourĂ©. - Je vois ça, confirma une voix grave et inconnue. Toute la petite troupe sursauta et se tourna vers la voix mystĂ©rieuse, voyant alors apparaitre un homme coincĂ© dans une espĂšce de cocon jaune. Sous les yeux Ă©berluĂ©s de Shoto et ses amis, l’homme s’extirpa de son cocon. C’était un homme sans Ăąge, aux longs cheveux bruns et Ă  l’air fatiguĂ©. Il Ă©tait entiĂšrement vĂȘtu de noir, seul une sorte d’écharpe grises pĂąle ornant son cou. - Vous ĂȘtes qui vous vous ? rugit Katsuki en se plaçant devant ses amis et la tĂȘte de Shoto prĂȘt Ă  les protĂ©ger. Et vous sortez d’oĂč ? Denki vint se placer devant le banc, grognant et le poil hĂ©rissĂ© en une menace claire. Eijiro s’avança aussi, se plaçant au-dessus du corps recroquevillĂ© sur lui-mĂȘme de Shoto, faisant bouclier. - Je suis Shota Aizawa, soupira le nouveau venu. Et inutile de vous Ă©nerver, je ne veux aucun mal Ă  aucun d’entre vous. Je suis le parrain féérique de Shoto. - Marraine la bonne fĂ©e ? s’étonna Shoto qui avait souvenir de sa mĂšre lui parlant de cette mystĂ©rieuse personne devant veiller sur lui. - Parrain la bonne fĂ©e, je prĂ©fĂšre, souffla Aizawa. Mais appelez-moi Aizawa. - Et qu’est-ce que vous foutez lĂ  hein ? rĂąla Katsuki depuis le banc oĂč il Ă©tait juchĂ©. - Je suis venu aider Shoto, soupira Aizawa. En tant que parrain, c’est mon rĂŽle. - Ah ouais ?! tonna le petit homme-souris blond. Et vous Ă©tiez oĂč ces dix derniĂšres annĂ©es quand il Ă©tait traitĂ© comme une merde par ces enfoirĂ©s ? Hein ? - Je ne peux pas venir Ă  volontĂ©, expliqua platement Aizawa. Il faut m’invoquer... - Et comment on fait ça ? demanda Shoto. Je n’ai rien fait de particulier. - Tu as pleurĂ©... Un long silence suivit la rĂ©ponse simple et limpide de la fĂ©e. Se tournant vers Shoto, Katsuki ricana - Putain, si on avait su je t’aurai tirer les poils du cul pour te faire chialer depuis longtemps... - Kacchan !!! protesta Deku pendant que Hanta et Mina Ă©clataient de rire. Denki et Eijiro pouffĂšrent sans aucune discrĂ©tion et Shoto ne put retenir un lĂ©ger rire. - Merci de t’ĂȘtre abstenu, dit-il. - Bon, si tu veux aller au bal, il va falloir s’y mettre, intervint Aizawa. On n’a pas toute la nuit. - Je vais pouvoir aller au bal ? s’exclama Shoto en se levant d’un bond, se cognant contre le ventre d’Eijiro toujours au-dessus de lui. Le cheval laissa Shoto se glisser entre ses pattes sans bouger, avant de s’avancer vers la fĂ©e avec son maĂźtre. - Bien sĂ»r, confirma Aizawa. Il nous faut d’abord une belle citrouille. - Une citrouille ? s’étonna Shoto. - Oui, confirma Aizawa. Pour te faire un carrosse digne de ton rang. - On a dĂ©jĂ  un carrosse, grogna Katsuki depuis le banc oĂč il Ă©tait perchĂ©. Il est rangĂ© dans la remise ! - Il est moche, rĂ©torqua Aizawa d’un ton plat en agitant sa baguette magique. - Vous dites pas de formule magique ? s’étonna Izuku déçu. - Si vous y tenez, soupira la fĂ©e blasĂ©e. - Abracadabra, lança-t-il avec autant de conviction qu’un gastĂ©ropode neurasthĂ©nique. Des jets de lumiĂšres jaillirent de la baguette magique et une citrouille de belle taille vola du potager jusqu’aux pieds d’Aizawa qui, en quelques mouvements simples, la transforma en un magnifique carrosse blanc et bleu. - Bon, il faut aussi des chevaux, soupira la fĂ©e sans tenir compte des regards Ă©bahis de son assistance. A ces mots, Eijiro s’approcha vivement jusqu’à se placer juste devant l’homme-fĂ©e relevant la tĂȘte d’un air fier. - Non, contra immĂ©diatement Aizawa faisant baisser la mine piteuse du cheval. Il en faut quatre. Ses yeux noirs brillĂšrent d’une lueur dĂ©mente et sadique alertant Katsuki qui s’empressa de quitter le banc, tirant Izuku Ă  sa suite. Mais avant que les deux petits hommes aient atteint le buisson oĂč le blond prĂ©voyait de se cacher, un jet lumineux les toucha et les transforma en de magnifiques chevaux. Katsuki piaffa de colĂšre, mais ne put rien faire contre la magie d’Aizawa se retrouvant attelĂ© Ă  l’avant du carrosse, Izuku Ă  ses cĂŽtĂ©s. Shoto observa choquĂ© ses tout petits amis devenir de fringants pur-sang. Il sourit en les reconnaissant malgrĂ© leur changement de forme. Hanta Ă©tait devenu un cheval Ă  la robe aussi noire que ses cheveux et ses attributs de souris. Mina Ă©tait rose et sa criniĂšre et sa queue tombaient en boucles harmonieuses, tout comme ses cheveux. Izuku Ă©tait un cheval vert, aux grands yeux doux, et Katsuki avait une belle robe blonde cendrĂ©e et ses iris Ă©carlates promettaient mille morts Ă  Aizawa. Mais le regard assassin s’adoucit considĂ©rablement quand Izuku frotta avec tendresse son museau contre l’encolure de son ami d’enfance. - Oh, comme ils sont mignons, ricana Aizawa. Bon, il faut un cocher. Et d’un geste sĂ»r il transforma Eijiro en homme... complĂštement nu. Homme qui ne se formalisa nullement de son absence de tenue et se jeta au cou de Shoto en riant - Shoto !!! Enfin, je peux te parler !! Tu sais que je t’adore hein ! Tu pourras toujours compter sur moi ! Je me ferai un plaisir de piĂ©tiner les trois enfoirĂ©s qui te font du mal ! - Ei... Eijiro... souffla Shoto en tentant de repousser son assaillant. Tu es... nu ! - Ah ? s’étonna Eijiro en se regardant surpris. Ah oui. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, il se retrouva habillĂ© de la tĂȘte aux pieds en une tenue de cochet bleue et blanche. - Et il te faut un laquais, intervint Aizawa sans laisser le temps Ă  Eijiro ou Shoto de dire quoique ce soit. Un trait lumineux sortit de sa baguette et alla toucher Denki qui se transforma Ă  son tour, devenant un jeune homme blond aux yeux dorĂ©s. Avant que quiconque ait pu rĂ©agir sur la nuditĂ© du jeune homme, Aizawa l’habilla par magie d’une tenue assortie Ă  celle d’Eijiro. - Shoto ! s’exclama Denki se jetant au cou de son jeune maĂźtre. Tu pourras toujours compter sur moi, tu le sais hein ?! Je t’adore ! EberluĂ©, Shoto se retrouva pris entre Eijiro et Denki qui se frottaient Ă  lui comme le cheval et le chien qu’ils Ă©taient encore il y a peu. Un hennissement moqueur attira l’attention du trio vers les chevaux, en particulier vers le blond cendrĂ© qui les fixait avec une grimace ressemblant Ă  un rictus goguenard. - Allez, tu dois te dĂ©pĂȘcher d’y aller, soupira Aizawa. Le bal ne va pas t’attendre Ă©ternellement. Et tu dois absolument ĂȘtre revenu pour minuit. Le sortilĂšge prendra fin au douziĂšme coup de minuit. Est-ce clair ? - Euh... oui, commença Shoto. Mais... - Il ne va pas y aller dans cette tenue, protesta Denki avec fougue. - Sa veste est brĂ»lĂ©e, sa chemise trempĂ©e et salie, son pantalon dĂ©chirĂ© et ses chaussures puent la pisse de chat, argumenta Eijiro avec force. - Ah, oui, effectivement, souffla Aizawa avec lassitude. J’avais oubliĂ© ce dĂ©tail. Un nouveau trait lumineux, et Shoto se retrouva vĂȘtu d’un pantalon bleu marine, d’une chemise Ă  col montant crĂšme et d’une redingote turquoise aux boutons et aux broderies argentĂ©es. - Tu es parfait ! assura Denki avec un grand sourire. Shoto s’examina rapidement, mais un dĂ©tail attira son attention et le fit douter. - Vous ĂȘtes sĂ»r pour les chaussures ? s’enquit-il. Eijiro et Denki baissĂšrent immĂ©diatement les yeux vers les pieds de leur maĂźtre et clignĂšrent des yeux surpris. Les bottes noires avaient Ă©tĂ© remplacĂ©es par des petites chaussures, assez fĂ©minines, en verre. - Elles sont trĂšs bien ces chaussures, confirma Aizawa en rangeant sa baguette. TrĂšs Ă  la mode. Il allait repartir, estimant avoir fini son Ɠuvre, quand il sentit quelque chose se saisir du dos de son pull noir. Surpris, il se retourna pour voir que le cheval Ă  la robe blonde tenait le morceau de tissu entre ses dents, ses yeux rouges lui interdisant formellement de repartir. - Quoi ? grogna la fĂ©e avec mauvaise humeur. Mais Katsuki ne s’en formalisa pas et, lĂąchant le pull, il Ă©bouriffa de ses naseaux la chevelure brune d’Aizawa tout en dardant un regard entendu vers Shoto. - Katsuki a raison, s’écria Eijiro, prĂȘt Ă  Ă©clairer la lanterne obscure de l’homme-fĂ©e. Avec ses cheveux, et sa cicatrice, Shoto sera trop facilement reconnaissable. Et si Endevor ou ses fils le voient, ils vont le lui faire payer chĂšrement. Le hochement de tĂȘte frĂ©nĂ©tique des quatre chevaux et de Denki, fit soupirer lourdement Aizawa. Sans un mot, il agita une derniĂšre fois sa baguette, changeant la couleur des cheveux de son petit protĂ©gĂ©. Celui-ci se retrouva avec une chevelure entiĂšrement rouge parsemĂ©e de mĂšches blanches. L’homme fĂ©e fit aussi disparaĂźtre la cicatrice sur le visage de son filleul. - C’est bon lĂ  ? s’enquit-il non sans agacement. - C’est parfait, le rassura Shoto avec un lĂ©ger sourire. Merci. - Amuse toi bien, lui rĂ©pondit Aizawa. Et n’oublie pas d’ĂȘtre revenu Ă  minuit. Puis, sans un mot de plus, il disparut dans un tourbillon de papillons de lumiĂšres. Denki ne perdit pas une seconde pour pousser Shoto vers le carrosse, Eijiro s’installant sur le banc Ă  l’avant et prenant les rĂȘnes en main. - Katsuki, sois sage s’il-te-plait, dit le cocher en sentant le cheval blond tirer dĂ©jĂ  sur les rĂȘnes. Mais Katsuki n’écouta pas, et Denki eut tout juste le temps de s’accrocher Ă  la poignĂ©e Ă  l’arriĂšre du carrosse que celui-ci partit Ă  toute allure, emportĂ© par la fougue de quatre chevaux, Izuku, Hanta et Mina n’ayant d’autre choix que de suivre Katsuki quand ce dernier s’élança. Pendant que Shoto parcourait le chemin le menant au bal, aux pas rapides de quatre chevaux, Hawks s’ennuyait ferme. Son pĂšre n’avait rien trouvĂ© de mieux que de lui prĂ©senter chaque convive. Et des convives il y en avait un peu trop au goĂ»t du jeune prince. A sa trĂšs grande dĂ©ception, la majoritĂ© d’entre eux Ă©taient issus de familles nobles et semblaient coincĂ© au possible. Les autres Ă©taient majoritairement des jeunes filles, trĂšs certainement de moyenne extraction, peu habituĂ©es Ă  un tel faste et dont le malaise Ă©tait palpable. Grand Dieux, certaines osaient Ă  peine le regarder ! Il en avait mĂȘme vu une ou deux qui avaient failli s’évanouir en le saluant. Bref, Hawks Ă©tait trĂšs déçu. Il n’y avait aucune chance pour qu’il rencontre quelqu’un d’un tant soit peu intĂ©ressant ce soir. Certainement que dans le lot, il y avait des jeunes gens avec qui il aurait plaisir Ă  converser, mais son statut de Prince les mettraient sĂ»rement mal Ă  l’aise et aucun n’oserait se montrer naturel devant lui. La soirĂ©e s’annonçait donc longue et ennuyeuse au possible pour le jeune homme. Du coin de l'Ɠil, il vit son pĂšre, sur le balcon, penchĂ© par-dessus de la rambarde, surveiller les moindres de ses faits et gestes. MalgrĂ© sa dĂ©ception, Hawks ne tenait pas Ă  faire honte Ă  son royal paternel. Aussi fut-il souriant, avenant et aimable avec tout le monde, et finit par inviter une pimpante quinquagĂ©naire Ă  ouvrir le bal. Il fit la conversation tout en valsant avec sa cavaliĂšre, Ă©changeant les banalitĂ©s d’usages avec elle. A la fin de la danse, il s'inclina respectueusement devant elle, bien dĂ©cidĂ© Ă  aller profiter du buffet. Il se relevait quand il aperçut quelque chose qui attira immĂ©diatement son attention. LĂ , Ă  quelques mĂštres de lui, il y avait deux pieds, deux pieds chaussĂ©s de pantoufles de verre. IntriguĂ©, il s’en approcha, se demandant qui pouvait porter de pareilles chaussures. Pas qu’il s’en plaigne ou trouve cela moche. Au contraire, pour un amoureux des pieds comme lui, ces chaussures Ă©taient une bĂ©nĂ©diction. Au fur et Ă  mesure que Hawks se rapprochait il put parfaitement discerner la finesse des pieds et le parfait alignement des orteils. Oui, ces chaussures Ă©taient une vraie bĂ©nĂ©diction pour lui. Mais, il se demandait comment qui que ce soit pouvait marcher avec sans les casser. Curieux, il releva la tĂȘte, allant observer le corps accrochĂ©s aux pieds, fort beaux de son humble avis. Il fallut quelques secondes au Prince, et ses yeux durent faire plusieurs allers-retours entre les pieds et la tĂȘte du nouveau venu, pour assimiler que c’était bel et bien un jeune homme qui Ă©tait ainsi chaussĂ©. Pourtant, les accessoires pĂ©destres Ă©taient trĂšs fĂ©minins un talon de quelques centimĂštres, un petit nƓud bleu sur le dessus, et une forme d’escarpin. Mais le pantalon, la chemise et la redingote couvraient bel et bien un corps masculin. Un sourire amusĂ© Ă©tira les lĂšvres de Hawks qui s’approcha un peu plus de l'intrigant jeune homme, pressĂ© d’en apprendre plus sur lui. Avant de l’aborder, il l’observa attentivement, notant que son invitĂ© regardait avec curiositĂ© tout autour de lui, mais ne l’avait pas encore remarquĂ©. Ce dernier avait un visage aux traits fins et rĂ©guliers, des cheveux blancs parsemĂ©s de mĂšches rouges et des yeux vairons. Hawks le trouva tout Ă  fait Ă  son goĂ»t. - Bonsoir. La salutation surpris Shoto qui se tourna vers la voix grave qui venait de la prononcer. Il Ă©tait arrivĂ© au chĂąteau quelques minutes plus tĂŽt, et cherchait activement la salle de bal oĂč devait se tenir la rĂ©ception. Il avait bien croisĂ© quelques gardes, mais n’avait pas osĂ© les questionner pour leur demander son chemin. Il s’était finalement retrouvĂ© sur une immense terrasse surplombant les jardins. La musique audible depuis la terrasse l’avait rassurĂ© sur le fait qu’il ne devait plus ĂȘtre bien loin de sa destination, aussi avait-il prit quelques minutes pour admirer les jardins luxuriants en contrebas, avant d’ĂȘtre soudainement interpellĂ©. - Je ne crois pas vous avoir vu dans la salle de bal, reprit celui qui venait de le saluer en souriant. - Oh... Bonsoir, rĂ©pondit finalement Shoto. Je viens seulement d’arriver. Je regardais le jardin. Son interlocuteur lui sourit un peu plus et Shoto le dĂ©tailla rapidement, notant les cheveux blonds comme les blĂ©s, les yeux dorĂ©s et la tenue sobre mais Ă©lĂ©gante de ce dernier. - Et qu’en pensez vous ? l’interrogea le blond. - Ils ont l’air magnifiques. Je suppose qu’ils le sont encore plus en Vous devriez revenir en journĂ©e alors. Je me ferai un plaisir de vous les faire visiter. - C’est trĂšs gentil, merci. Mais j’ai trop de travail en journĂ©e. Jamais on ne me permettrait de revenir. La rĂ©ponse intrigua Hawks qui entreprit de converser avec le charmant jeune homme, cherchant Ă  en savoir plus sur lui l’air de rien. Mais, ce dernier ne lui apprit pas grand chose, Ă  part qu’il vivait dans un manoir avec un grand jardin, qu’il aimait les fleurs et le jardinage et qu’il n’avait jamais danser. - Je pourrais vous apprendre, assura Hawks Ă  l’aveu de son interlocuteur. Je sais danser toutes les danses du monde ! - Vraiment ? s’étonna Shoto. Vous avez beaucoup voyagĂ© alors ? - Beaucoup oui, confirma le blond en riant. L’intĂ©rĂȘt de Shoto dĂ»t ĂȘtre parfaitement visible pour l’autre, car celui-ci se fit un plaisir de lui raconter diverses anecdotes sur ses nombreux voyages de par le monde. Ravi, Shoto Ă©couta les mots de son interlocuteur, riant avec lui et le questionnant avec curiositĂ© sur divers points. Dans la salle de bal, les invitĂ©s discutaient tout en dansant ou en se servant au buffet. Shigaraki tentait de sĂ©duire, avec plus ou moins de rĂ©ussite, une jeune demoiselle aux longs cheveux verts. Malheureusement, il comprit bien vite que cette derniĂšre se destinait au couvent, et il lĂącha l’affaire dĂ©pitĂ©. Sur la piste, Dabi valsait avec une jolie blonde. Pour la plus grande joie du jeune homme, sa cavaliĂšre avait un goĂ»t prononcĂ© pour le sang et la souffrance. Aussi discutaient-ils des meilleures mĂ©thodes de tortures, regrettant en chƓur la dĂ©cision royale d’interdire ce genre de pratique. Endevor sirotait une coupe de champagne entourĂ© d’autres nobles du royaume, avec lesquels il avait l’habitude de chasser ou de jouer au bridge. Il surveillait du coin de l'Ɠil ses deux garçons, fĂ©licitant intĂ©rieurement Dabi pour le choix de sa cavaliĂšre. La jeune Himiko Toga Ă©tait un bon parti, et ses parents seraient ravies d’unir leur deux familles. En revanche, Shigaraki semblait plus intĂ©ressĂ© par la montagne de petits fours que par la compagnie de demoiselles bien nĂ©es, Ă  son grand dĂ©sespoir. Depuis son balcon surplombant la salle, All Might enrageait. Son fils avait trouvĂ© le moyen de s’éclipser ! AprĂšs une seule danse ! Et en plus, il avait dansĂ© avec une vieille peau revĂȘche et trĂšs mariĂ©e ! Ce gamin lui ferait avoir des cheveux blancs avant l’ñge ! - Ma... MajestĂ©... haleta Tenya en arrivant essoufflĂ© dans la loge du Roi. - Alors ? s’exclama ce dernier en se jetant sur son Grand Chancelier. Dis moi qu’il est en train de s'encanailler avec une jolie demoiselle ! PitiĂ©, Tenya ! - La bonne nouvelle MajestĂ©, rĂ©pondit Tenya ayant repris son souffle, est que le Prince ne s’est pas enfermĂ© dans sa chambre. Il est sur la terrasse et il converse avec un des invitĂ©s. - Merveilleux ! soupira All Might soulagĂ©. Et comment-elle ? Est-elle jolie ? Il y-a-t-il une chance pour qu’elle lui plaise au point qu’il l’épouse ? Elle me fera de beaux petits-enfants ? - MajestĂ©, reprit Tenya d’un ton oĂč perçait son inquiĂ©tude, je doute fort que cette personne puisse vous donner des petits-enfants. Il s’agit d’un homme... Mais il est bel homme, si cela peut vous rassurer. Des annĂ©es de pratiques et de services auprĂšs du Roi avaient appris Ă  Tenya Ă  s’empĂȘcher de grimacer et Ă  garder un visage impassible en toutes circonstances. Il ne sursauta donc pas quand All Might rugit un “Quoi !!!!” retentissant, ni quand il s’agita dans tous les sens, s’outrageant de l'attitude de son fils ingrat. En silence, Tenya laissa le Roi dĂ©verser sa frustration d’apprendre que son cher hĂ©ritier prĂ©fĂ©rait discuter le bout de gras avec un sombre inconnu plutĂŽt que de sĂ©duire de belles demoiselles. - Surveille les ! dĂ©crĂ©ta finalement le Roi. Et si tu vois que mon fils s’éternise, tu te dĂ©brouilles pour le ramener dans la salle de bal, quitte Ă  chasser ce... gourgandin !!! - Bien Votre Altesse, accepta Tenya en s’inclinant respectueusement devant son suzerain. Il fit demi-tour et rejoignit la terrasse, se demandant comment il allait pouvoir chasser l’importun sans faire preuve d’impolitesse et sans s’attirer les foudres du Prince. CachĂ© par un lourd rideau, le Grand Chancelier observa le duo en pleine discussion sur la terrasse. L’inconnu Ă©tait assis sur la rambarde, ses pieds s’agitant dans le vide, Hawks Ă©tait appuyĂ© sur le garde-fou trĂšs prĂšs de lui, et n’avait d’yeux que pour son interlocuteur. Ce dernier Ă©clata de rire et le regard du Prince s’illumina faisant intĂ©rieurement soupirer Tenya. Si All Might espĂ©rait encore et toujours que son fils Ă©pouse une femme fĂ©conde pour avoir une palanquĂ©e de petits-enfants, Tenya avait depuis longtemps de sĂ©rieux doutes sur la question. Et la maniĂšre dont Hawks regardait le jeune homme avec lequel il conversait laissait peu d’espoir au Grand Chancelier. Visiblement le mystĂ©rieux inconnu plaisait beaucoup au Prince. Il lui plaisait vraiment beaucoup, songea Tenya en voyant la main du Prince se poser sur le bras de son invitĂ© en une caresse un peu trop douce pour ĂȘtre anodine. Tenya se retrouvait donc face Ă  un dilemme de taille laisser les choses se faire entre Hawks et l’inconnu et risquer le courroux du Roi, ou intervenir et affronter l’ire du Prince. Aucune des deux solutions ne lui plaisait. Mais la solution au dilemme du Grand Chancelier se prĂ©senta d’elle-mĂȘme. Un jeune laquais blond surgit soudainement sur la terrasse en criant - Enfin !!! Tu es lĂ  !!! Je te cherche partout depuis dix minutes !!! Viens vite ! Il va ĂȘtre minuit ! Il faut partir ! - Quoi ? DĂ©jĂ  ? s’étonna le jeune inconnu en sautant de la rambarde oĂč il Ă©tait assis. A ce moment mĂȘme, l’horloge du chĂąteau sonna le premier coup de minuit. Denki saisit la main de Shoto et le tira vers lui, partant en courant Ă  toute allure invectivant son jeune maĂźtre de se dĂ©pĂȘcher. - Vite ! Katsuki est dĂ©jĂ  en train de rendre fou Eijiro ! Si on est pas loin au douziĂšme coup, il va gueuler ! - Attends ! souffla Shoto suivant en boitillant, j’ai perdu une chaussure ! - On s’en fout ! On n’a pas le temps ! dĂ©crĂ©ta Denki en dĂ©valant les marches. - Attendez !!! cria une voix dans leur dos. Vous ne m’avez mĂȘme pas dit votre nom !!! Shoto se retourna pour voir le charmant jeune homme blond, avec lequel il avait passĂ© un excellent moment, leur courir aprĂšs. Il voulut rĂ©pondre, mais Denki le poussa dans le carrosse, fermant la porte sans mĂȘme lui laisser le temps de rĂ©agir. Katsuki, qui piaffait d’impatience depuis de longues minutes, s'Ă©lança sans attendre, entraĂźnant ses camarades et le carrosse Ă  sa suite. Passant la tĂȘte par la fenĂȘtre, Shoto vit la silhouette de son interlocuteur diminuer rapidement, une autre personne le rejoignant en dĂ©valant les grands escaliers devant le chĂąteau. Galopant aussi vite qu’il le pouvait, Katsuki fonçait sur la route, comptant les coups qu’égrenaient l’horloge. MĂȘme avec la meilleure volontĂ© du monde, il n’arriverait pas au manoir avant le douziĂšme coup. Mais il devait mettre le plus de distance possible entre le palais royal et eux avant que le sortilĂšge ne prenne fin. A ses cĂŽtĂ©s, il sentait Izuku galopait aussi vite que lui et dans son dos, Hanta et Mina suivaient le rythme en soufflant bruyamment. Quand le douziĂšme coup retentit, Katsuki sentit son corps changer et rapetisser Ă  toute allure. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’il retrouve son corps et sa taille d’origine. Un simple coup d'Ɠil suffit Ă  lui confirmer que le sortilĂšge avait pris fin. Deku, Hanta et Mina se laissĂšrent lourdement tomber au sol, essoufflĂ©s par leur course prĂ©cĂ©dente. Eijiro se redressait difficilement sur ses quatre pattes, pendant que Denki agitait frĂ©nĂ©tiquement sa queue en tournant autour de Shoto. Shoto, lui, Ă©tait assis sur une grosse citrouille. - Putain, c’était moins une ! rĂąla Katsuki. Pourquoi tu t’es pas pointĂ© dix minutes avant comme prĂ©vu, Double Face ?! Hein ?! Tu devais surveiller l’heure !! Si j’avais pas envoyĂ© Denki te chercher, tu aurais eu l’air malin avec tenue dĂ©braillĂ©e en plein bal royal ! Machinalement, Shoto baissa les yeux sur lui-mĂȘme, remarquant qu’effectivement sa tenue Ă©tait redevenue ce qu’elle Ă©tait avant le sortilĂšge, avec son pantalon dĂ©chirĂ© et sa chemise salie. Cependant un dĂ©tail attira son attention. Si un de ses pieds Ă©tait nu, l’autre portait toujours une des pantoufles de verre. - Oh ! Tu as gardĂ© un souvenir ! s’extasia Mina. - Tu devrais la cacher, fit remarquer Izuku. Si Endevor ou ses fils la voient, ils risquent de se poser des questions et de te crĂ©er des problĂšmes. - Oui, tu as raison, confirma Shoto en ĂŽtant la pantoufle de son pied pour la garder en main. - Quand vous aurez fini de bavasser, on pourra rentrer ! rĂąla Katsuki. - Il y a encore pas mal de route, soupira Hanta. On en a pour des heures ! Mais Katsuki avait visiblement la solution, qu’il ne tarda pas Ă  exposer avec sa dĂ©licatesse naturelle. Shoto se hissa sur le dos d’Eijiro, pendant que les quatre hommes-souris grimpaient sur celui de Denki. La petite troupe reprit la route vers le manoir, Shoto racontant sa soirĂ©e Ă  ses amis curieux. - Du coup, je n’ai pas vu le Prince, soupira-t-il en arrivant dans la cour du manoir. Ni la salle de bal. - L’essentiel c’est que tu ais passĂ© une bonne soirĂ©e, assura Hanta. - Et qui sait, tu le reverras peut-ĂȘtre, l’encouragea Mina. Shoto fit un lĂ©ger sourire avant de rĂ©aliser - Je ne connais mĂȘme pas son nom, et je ne lui ai pas donnĂ© le mien... - Mais c’est pas possible d’ĂȘtre aussi con, bougonna Katsuki dĂ©sespĂ©rĂ©. - Kacchan, le rĂ©primanda Izuku, ne soit pas si mĂ©chant. Je suis sĂ»r que les choses vont finir par s’arranger. - Et toi arrĂȘte de rĂȘver en couleur ! tonna Katsuki en se faufilant dans l’interstice de la porte ouverte par Shoto. Shoto sourit en voyant les deux amis se disputer. Il flatta l’encolure d’Eijiro et la tĂȘte de Denki avant de les laisser rejoindre leur coin attitrĂ©, puis entra dans le manoir, fermant la porte dans son dos. Il monta rapidement dans sa chambre, peu dĂ©sireux de se retrouver nez Ă  nez avec son pĂšre et ses frĂšres quand ceux-ci rentreraient du bal. Juste alors qu’il se glissait dans son lit, il vit les hommes-souris se diriger vers l’ouverture menant Ă  leur colonie. - Merci pour cette super soirĂ©e, leur souffla-t-il. Au palais, le bal battait son plein, tous les convives dansant et discutant en buvant et mangeant. Et pendant ce temps, Tenya courrait aprĂšs le Prince qui parcourait au pas de charge les interminables couloirs du chĂąteau. - Prince, tenta Tenya. Attendez ! Vous ne pouvez pas priver nos invitĂ©s de votre prĂ©sence ! Ce bal est donnĂ© en votre honneur !! - Va chercher mon pĂšre, rĂ©pondit Hawks en poussant une lourde porte. Dis-lui que je l’attend dans son bureau. C’est urgent ! - Bien Sire, soupira Tenya en faisant demi-tour, songeant que sa fonction n’était dĂ©cidĂ©ment pas de tout repos. En attendant l’arrivĂ©e de son royal paternel, Hawks fit les cent pas dans l’immense bureau tout en examinant avec soin la pantoufle de verre que le mystĂ©rieux inconnu avait perdu dans sa fuite. Mentalement, il se rĂ©pĂ©ta les rares choses qu’il savait sur lui. Il vivait dans un manoir, il avait des journĂ©es bien remplies, c’était la premiĂšre fois qu’il assistait Ă  un Ă©vĂšnement mondain, et il avait dans son entourage un Katsuki et un Eijiro. Étaient-ils humains ou des animaux, ça en revanche Hawks l’ignorait. Mais il n’avait vu qu’un seul autre domestique prĂšs du carrosse que l’inconnu avait empruntĂ©, le cochet. Son interlocuteur mystĂšre avait les cheveux blancs avec des mĂšches rouges, des yeux vairons et un joli visage. Et des pieds magnifiques. Bon, cette information n’avait nullement besoin d’ĂȘtre connue par son pĂšre, mais elle Ă©tait importante pour lui. Il avait aussi une voix grave et douce, un rire cristallin absolument ravissant et un sourire Ă  damner les plus saints des saints. Hawks l’admettait sans mal, il Ă©tait totalement sous le charme du jeune inconnu. Et il voulait le connaĂźtre davantage. Il avait aimĂ© discuter avec lui, il avait aimĂ© ses questions naĂŻves et innocentes, il avait aimĂ© le pĂ©tillement d’intĂ©rĂȘt dans ses yeux. Oui, il voulait le connaĂźtre davantage. Il sentait que cet inconnu Ă©tait exactement ce qu’il cherchait depuis longtemps et qu’il ne lui faudrait pas longtemps pour en tomber Ă©perdument amoureux. Mais pour ça, il devait le retrouver, et sans son nom, cela pouvait s'avĂ©rer compliquĂ©. AprĂšs tout, son inconnu pouvait venir de n’importe oĂč dans le royaume, son pĂšre ayant invitĂ© l’intĂ©gralitĂ© du royaume au bal. Il n’avait pas d’autres indices que cette pantoufles et les quelques informations qu’il avait Ă©numĂ©rĂ©es quelques secondes plus tĂŽt. Mais Hawks Ă©tait prĂȘt Ă  Ă©cumer tous les manoirs du royaume pour retrouver son mystĂ©rieux inconnu. Rester Ă  convaincre son pĂšre de la nĂ©cessitĂ© d’une telle recherche. Et ce ne fut pas chose aisĂ©e, All Might ne voyant pas en quoi un jeune homme aussi charmant soit-il pouvait avoir plus d’importance qu’une jeune fille fĂ©conde. Mais comme toujours, en bon papa gĂąteau, All Might cĂ©da au caprice de son fils chĂ©ri et adorĂ©. Et dĂšs le lendemain du bal, un message fut dĂ©livrĂ© dans tous les manoirs du royaume, informant leurs habitants de la visite prochaine du Grand Chancelier. Tenya n’était nullement ravi de sa mission, mais en bon Grand Chancelier il se plia aux exigences de sa fonction. Le deuxiĂšme jour aprĂšs le bal, il partit dĂšs l’aurore pour visiter les trop nombreux manoirs du royaume. Il emmena avec lui la liste manuscrite que le Prince lui avait confiĂ©e, oĂč Ă©tait notĂ©e les quelques informations qu’il dĂ©tenait sur le jeune homme. Et la pantoufle de verre trĂŽnait sagement sur un coussin bleu roi. Dans le manoir d’Endevor c’était l'effervescence. Nul ne savait pourquoi le Grand Chancelier venait aujourd’hui, mais c’était trĂšs certainement pour une affaire d’importance. Aussi Endevor, Dabi et Shigaraki s’étaient-ils mis sur leur trente et un, et Endevor assomma ses fils de recommandations diverses et variĂ©es. Shoto, de son cĂŽtĂ©, fut littĂ©ralement submergĂ© de tĂąches mĂ©nagĂšres diverses et variĂ©es, ne lui laissant pas le temps de souffler une seule seconde malgrĂ© l’aide que lui apportĂšrent ses tout petits-amis. Le jeune homme avait passĂ© sa journĂ©e de la veille Ă  raconter Ă  ses amis la merveilleuse soirĂ©e qu’il avait passĂ©e au chĂąteau. Il regrettait de n’avoir finalement pas pu rencontrer le Prince, ni goĂ»ter aux dĂ©licieux buffets. Mais ce qu’il regrettait le plus Ă©tait de ne pas savoir l’identitĂ© de son interlocuteur ce soir-lĂ . A moins d’un miracle, il y avait peu de chance pour qu’il le rencontre Ă  nouveau. Et quand bien mĂȘme il le croiserait, il y avait peu de chance que le blond si bien habillĂ© le reconnaisse, ou mĂȘme le regarde. Personne ne regarde jamais les domestiques. L’aprĂšs-midi Ă©tait bien avancĂ© quand le carrosse frappĂ© des armoiries royales franchit le portail. Endevor qui guettait son arrivĂ©e depuis de longues heures, prĂ©vint ses fils et se prĂ©cipita dans le hall en appelant Shoto. Ce dernier arriva son plumeau encore dans les mains. - Vous m’avez appelĂ© PĂšre ? - Oui, viens ! Et sans plus d’explication, Endevor saisit le bras du plus jeune et le tira rudement Ă  sa suite jusqu’à la masure lui servant de chambre. - Tu restes lĂ , et en silence ! ordonna Endevor avant de sortir de la chambre qu’il ferma Ă  clĂ©. Shoto fixa surpris le battant de bois, ne comprenant pas ce qui lui valait une telle punition. Endevor rejoignit rapidement le hall, trĂšs satisfait de lui-mĂȘme. Depuis le lendemain du bal, il avait remarquĂ© que Shoto semblait un peu trop heureux, surtout pour un gamin qui avait Ă©tĂ© humiliĂ© la veille au soir. Il Ă©tait sĂ»r et certain que si Shoto avait rĂ©ussi, par il ne savait quel miracle Ă  aller au bal, il l’aurait remarquĂ©. La chevelure bicolore et la cicatrice autour de l'Ɠil du jeune homme Ă©taient bien trop reconnaissables pour passer Ă  cĂŽtĂ©. Mais il avait un Ă©trange pressentiment, et prĂ©fĂ©rĂ© garder Shoto Ă  l’écart du Grand Chancelier ou de tout larbin royal. Au cas oĂč... Tenya retint une grimace quand il se retrouva en face d’Endevor et de ses fils, Shigaraki et Dabi. InstallĂ© dans le grand salon, il attendait patiemment que son hĂŽte ait fini de lui servir un thĂ© pour expliquer la raison de sa venue. Ni Shigaraki, ni Dabi ne correspondaient au descriptif que le Prince lui avait donnĂ© du jeune homme recherchĂ©. Mais, il se devait de donner les raisons de sa venue et de demander Ă  voir les domestiques travaillant dans la demeure. Tenya Ă©tait un Grand Chancelier sĂ©rieux et pointilleux. Depuis le haut d’un cadre, Katsuki ne ratait rien de la scĂšne, se demandant pourquoi Endevor avait enfermĂ© Shoto Ă  clĂ© dans sa chambre. Il savait qu’Izuku, Hanta et Mina Ă©taient d’ors et dĂ©jĂ  en train de crocheter la serrure, mais cela allait prendre un peu de temps. Lui Ă©tait venu ici en reconnaissance pour savoir de quoi il en retournait exactement. Aussi tendit-il l’oreille avec attention quand le Grand Chancelier commença Ă  parler. - Pousse vers la droite ! - Je ne fais que ça, grogna Hanta en poussant tant et plus sur le petit mĂ©canisme de la serrure. - On y est presque, l’encouragea Izuku. - Allez !!! s’exclama Mina. Encore un petit effort !!! On va y arriver ! - Vous savez, Endevor va bien finir par venir m’ouvrir, plaida Shoto accroupi devant la serrure oĂč s’échinaient les trois les hydrides. Il faut simplement attendre. - Non putain, on peut pas ! rugit Katsuki en surgissant dans la chambre pour un des trous au ras du parquet. Le Grand Chancelier, il est lĂ  pour toi ! - Pour moi ? s’étonna Shoto. Mais pourquoi ? - Le mec avec qui tu as causĂ© l’autre soir, c’est le Prince ! expliqua rapidement Katsuki en escaladant la porte pour aller porter main forte Ă  ses amis. Et il veut te rencontrer Ă  nouveau. Sauf que comme il ne sait rien de toi, il a envoyĂ© le Grand Chancelier te chercher. Avec la putain de pantoufle que tu as perdu en partant. Shoto Ă©carquilla les yeux surpris. Le Prince ? Il avait discutĂ© avec Le Prince ? Vraiment ? - Mais... souffla-t-il. Pourquoi ? Oui, pourquoi le Prince, qui avait trĂšs certainement plein d’amis tous plus riches et intĂ©ressants les uns que les autres, voulait-il le revoir, lui ? Au point d’envoyer le Grand Chancelier le chercher dans tout le royaume. Shoto ne comprenait pas. - On s’en fout du pourquoi ! claqua Katsuki. C’est ta chance putain ! Tu peux pas la laisser passer ! - Ma chance ? s’étonna Shoto. - Putain mais c’est pas possible d’ĂȘtre aussi lent, tempĂȘta le petit blond. Si le Prince veut te revoir, Endevor sera obligĂ© de te traiter comme un membre de cette foutue famille, comme ton rang l’exige ! Tu ne serais plus un pauvre domestique dans ta propre demeure ! - Et si le Prince t’aime bien, il pourra mĂȘme te permettre de rĂ©cupĂ©rer ton hĂ©ritage et mettre les trois autres dehors, complĂ©ta Izuku. Kacchan a raison, tu ne peux pas laisser passer une opportunitĂ© pareille. - Sauf que si tu ne sors pas de ta piaule avant que l’autre bigleux reparte, Endevor se gardera bien de parler de toi et ce sera foutu, assura Katsuki. Donc, va chercher ta pantoufle, et on te sors de lĂ  ! - Comment on va savoir si le Grand Chancelier part avant qu’on rĂ©ussisse Ă  ouvrir cette serrure ? s’enquit Hanta toujours en train de forcer sur l’antique mĂ©canisme qui aurait bien besoin d’ĂȘtre graissĂ©. - J’ai demandĂ© Ă  Denki de surveiller la porte d’entrĂ©e, dit Katsuki. Lui et Eijiro le retiendront s’il essaye de partir avant d’avoir vu Double Face. - Que des domestiques fĂ©minines ? s’étonna Tenya. Et toutes en congĂ© aujourd’hui ? En mĂȘme temps ? - Je sais que ça peut paraĂźtre surprenant, confirma Endevor avec un sourire hypocrite. Mais nous sommes des hommes modernes et accordons une journĂ©e de congĂ© hebdomadaire Ă  notre personnel. La maison ne va pas tomber en ruine en une simple journĂ©e et nous pouvons subvenir seuls Ă  nos besoins durant ce temps. - Je vois, rĂ©pondit Tenya en remontant ses lunettes. Nul besoin que je m’éternise alors. J’ai encore quelques familles Ă  visiter. - Ce fut un plaisir de vous recevoir, assura Endevor en raccompagnant le Grand Chancelier. Ce dernier salua poliment ses hĂŽtes et tourna les talons, peu convaincu. Shigaraki et Dabi avaient essayĂ© la pantoufle de verre, sans succĂšs, ce qui ne surprit nullement le Grand Chancelier. En revanche, il soupçonnait fortement le maĂźtre de maison de lui mentir quand il assurait qu’il n’avait que du personnel fĂ©minin dans sa demeure. De mĂȘme pour les jours de congĂ©s. Cela ne ressemblait nullement Ă  la rĂ©putation du chevalier Endevor. Un chien lui sauta joyeusement dessus en aboyant sortant Tenya de ses pensĂ©es. Surpris, il tenta de repousser la bĂȘte fort affectueuse, mais en vain, le toutou cherchant visiblement de l’attention. - Denki ! tonna la voix d’Endevor. Aux pieds ! Tout de suite ! Mais le chien fit la sourde oreille, continuant Ă  couper la route du Grand Chancelier en lui rĂ©clamant des caresses. - Dabi, rattrape ce sale clĂ©bard ! ordonna Endevor Ă  son plus jeune fils. - Quoi ? Mais pourquoi ce serait Ă  moi de le faire ? protesta immĂ©diatement Dabi. Il est mĂȘme Ă  moi ce clebs ! Et il m’aime pas ! - Il aime personne, bougonna Shigaraki. A part l’autre lĂ ... - Dabi, fais ce que je te demande ! En bougonnant, Dabi se plia Ă  l’ordre de son pĂšre et entreprit d’attraper le chien pour libĂ©rer le Grand Chancelier de la prĂ©sence canine. Mais Denki ne se laissa pas faire, Ă©chappant habilement aux mains du jeune homme, obligeant ce dernier Ă  lui courir aprĂšs tout autour de Tenya. - Excusez-moi, intervint une voix masculine attirant l’attention de tous. Pourriez-vous dire Ă  votre cheval de laisser les nĂŽtres tranquille s’il vous plaĂźt ? Tenya, Endevor et ses fils levĂšrent la tĂȘte pour regarder l’attelage royal. Quatre magnifiques purs sangs Ă©taient attelĂ©s au carrosse. Et un percheron roux faisait des mamours aux deux purs sangs en premiĂšre ligne, les deux magnifiques chevaux frottant l’encolure du percheron avec leur tĂȘte, lequel leur rendait leurs caresses avec entrain. Tenya se retint de rire en voyant la scĂšne, restant stoĂŻque tel que l’exigeait sa fonction. Les animaux de la demeure Ă©taient bien plus sympathiques que leurs maĂźtres, songea-t-il avec amusement. - Eijiro, arrĂȘte ça ! tonna Endevor en s’approchant Ă  grand pas du percheron. Le Grand Chancelier fronça les sourcils et sortit une feuille de sa poche. Eijiro, cela lui disait quelque chose. Parcourant rapidement des yeux la liste donnĂ©e par le Prince, il vit enfin ce qu’il cherchait. LĂ , entre la couleur des cheveux de l’inconnu et sa taille approximative, Ă©tait Ă©crit “ Dans son entourage, Eijiro et Katsuki”. Eijiro n’était pas un nom trĂšs courant, Katsuki non plus. Et si Tenya avait bonne mĂ©moire, et il avait bonne mĂ©moire, le Prince lui-mĂȘme ne savait pas si ces deux noms Ă©taient portĂ©s par des humains ou des animaux. Hors lĂ , devant lui, le Grand Chancelier avait un percheron roux, nommĂ© Eijiro. Percheron qui donnait du fil Ă  retordre Ă  Endevor, refusant de s’éloigner des deux purs sangs pour lesquels il s’était, semblait-t-il, pris d’affection. - Excusez-moi, intervint Tenya. Le nom de Katsuki vous Ă©voque-t-il quelque chose ? Endevor, Dabi et Shigaraki secouĂšrent la tĂȘte en signe de nĂ©gation, dĂ©cevant Tenya. Un aboiement joyeux attira l’attention du Grand Chancelier sur Denki. Ce dernier s’agitait encore autour de lui, mais cette fois il semblait dĂ©cidĂ© Ă  le faire revenir dans la maison. Se sentant comme le dernier des imbĂ©ciles, Tenya se pencha vers le toutou et lui demanda - Tu connais un Katsuki toi ? Il faillit en perdre ses lunettes quand le chien lui rĂ©pondit par un aboiement sonore avec agitation de la queue en prime. Denki saisit le bas du pantalon du brun Ă  lunettes et tira pour le faire rentrer dans la maison. Il regrettait maintenant plus que jamais de ne pas pouvoir parler. Bien sĂ»r qu’il connaissait Katsuki ! Et si cet homme voulait bien revenir Ă  l’intĂ©rieur, il pourrait mĂȘme le lui prĂ©senter. Mais surtout, il pourrait voir Shoto. AprĂšs tout, c’était bien pour Shoto qu’il Ă©tait lĂ  non ? Mais s’il y tenait, il lui prĂ©senterait Katsuki aussi. Pendant que Tenya tentait d’échapper Ă  la prise de Denki sur son pantalon, aider par Dabi qui tirait le chien par son collier, et qu’Endevor tentait dĂ©sespĂ©rĂ©ment d’éloigner Eijiro de l’attelage royal, le cochet Ă©tant venu lui prĂȘter main forte en vain, un clic libĂ©rateur rĂ©sonnait dans la chambre de Shoto. - Enfin, souffla Hanta en s’épongeant le front. Faudra penser Ă  faire graisser cette serrure. Elle est super dure. - On s’en fout, tonna Katsuki. Double Face, dĂ©pĂȘche toi d’y aller !!! - Oui, cours Shoto ! Cours ! encouragĂšrent en chƓur Mina et Izuku. Sans perdre une minute, Shoto sortit de sa chambre et dĂ©vala les escaliers. ArrivĂ© dans l’aile principale du manoir, il croisa Neito qui lui sauta dessus en feulant. Mais le chat se fit repousser sans aucune douceur, atterrissant droit dans un mur en un miaulement pitoyable. Les petits hommes-souris qui assistĂšrent Ă  la scĂšne, ayant suivi Shoto par leur propre circuit, rirent de bon cƓur devant la mine dĂ©faite du matou. Ayant enfin rĂ©ussi Ă  libĂ©rer sa jambe des mĂąchoires de Denki, Tenya se tourna vers son attelage et soupira lourdement. Il ouvrit la bouche pour suggĂ©rer quelque chose mais fut interrompu par une voix masculine et essoufflĂ© qui cria - Attendez !! Je suis lĂ  ! Surpris, Tenya se tourna vers la porte d’entrĂ©e, voyant un jeune homme franchir le seuil en courant. Sous les yeux Ă©tonnĂ©s du Grand Chancelier, le jeune homme se fit assaillir par Denki, qui lui sauta dessus pour lui lĂ©chouiller le visage, et par Eijiro qui abandonna les purs sangs pour venir se frotter contre le nouveau venu. Comprenant qu’Endevor lui avait bel et bien menti sur la prĂ©sence d’autres hommes dans la demeure, Tenya fronça les sourcils et darda un regard noir au maĂźtre de maison. Ses sourcils se froncĂšrent un peu plus en voyant la mine furieuse de ce dernier et l’air dĂ©goĂ»tĂ© de ses fils. - Et qui ĂȘtes-vous, jeune homme ? s’enquit-il en se tournant vers le nouveau venu. - Je m’appelle Shoto, commença ce dernier. - C’est un de nos domestiques, l’interrompit Endevor. Il ne sort jamais du manoir et... - C’est l’hĂ©ritier lĂ©gitime de ce putain de manoir, sombre connard !!! rugit une voix dans le dos de Shoto. Tenya chercha l’origine de cette voix, de plus en plus interloquĂ©e par ce qu’il entendait. Ce jeune homme, l’hĂ©ritier lĂ©gitime du manoir ? Avec ses savates usĂ©es, son pantalon reprisĂ© et sa chemise Ă  la propretĂ© douteuse, il avait plus l’allure d’un domestique que celle d’un noble hĂ©ritier. Mais le Grand Chancelier nota la pĂąleur soudaine sur le visage des trois autres hommes de la maison. Il nota aussi que, comme lui, ils cherchaient qui venait de parler ainsi. Shoto se tourna vers le seuil de la maison, pas surpris d’y voir un Katsuki furibond, les deux poings sur les hanches, le visage rougit d’avoir hurlĂ© pour se faire entendre du plus de monde possible. A ses cĂŽtĂ©s, Izuku approuvait les dires de son ami d’enfance en hochant la tĂȘte avec virulence. Avec un sourire amusĂ©, Shoto se pencha et rĂ©cupĂ©ra ses deux petits amis dans sa paume, avant de les montrer au Grand Chancelier. - Je vous prĂ©sente Katsuki et Izuku. Ce sont mes amis. Ajustant ses lunettes sur son nez, Tenya examina de prĂšs les deux tout petites crĂ©atures dans la paume du nouveau venu. - Katsuki ? demanda-t-il. - C’est moi, lui rĂ©pondit le plus blond des deux mini-pouces. Comment vous connaissez mon nom, vous ? - Le Prince a entendu le laquais du jeune homme qu’on recherche parler d’un certain Eijiro et d’un certain Katsuki, expliqua posĂ©ment Tenya. - Celui que vous cherchez c’est Shoto, intervint Izuku. C’est avec lui que le Prince a discutĂ© ce soir-lĂ . Tenya se redressa et examina le jeune homme face Ă  lui. Les yeux vairons Ă©taient bien la seule chose qui correspondait au descriptif donnĂ© par le Prince. - Je suis dĂ©solĂ©, dit-il, mais vous ne ressemblait pas exactement Ă  ce que nous a dĂ©crit Sa Seigneurie. - Ah oui, c’est parce que j’ai reçu un sortilĂšge pour ne pas que mon pĂšre puisse me reconnaĂźtre, avoua Shoto avec un air contrit. Devant la mine surprise de Tenya, Katsuki s’empressa de prĂ©ciser - Ouais, parce que ce connard ne voulait pas que Shoto aille au bal. Alors il a tout fait pour qu’il y aille pas. Du coup, il Ă©tait pas question qu’il puisse le reconnaĂźtre, sinon il lui en aurait fait baver aprĂšs ! - C’est grĂące Ă  Aizawa, prĂ©cisa Izuku, Marraine la bonne fĂ©e, enfin Parrain... enfin.. Une fĂ©e quoi... - Mais Double... Shoto a gardĂ© l’autre chaussure ! rĂ©pliqua Katsuki. Montre lui toi !!! ObĂ©issant Ă  son ami, Shoto sortit de sa poche arriĂšre la pantoufle de verre, la tendant au Grand Chancelier. Ce dernier la compara avec attention avec son propre exemplaire, puis fit essayer les deux chaussures Ă  Shoto, s’extasiant quand elles allĂšrent parfaitement aux pieds du jeune homme. - C’est merveilleux, pleura Tenya, heureux d’avoir menĂ© Ă  bien sa mission, et ce en moins d’une journĂ©e. Le Prince a hĂąte de vous revoir ! Venez, je vous emmĂšne ! - Dans cette tenue ? s’étonna Shoto alors que Tenya le traĂźnait dĂ©jĂ  vers le carrosse. - On vous en trouvera une au chĂąteau, promit le Grand Chancelier. Oh, et vos deux petits amis sont les bienvenus Ă©videmment. Denki et Eijiro regardĂšrent le carrosse royal s’éloigner dans l’allĂ©e, passer le portail et disparaĂźtre au loin, ravis du dĂ©nouement de la visite du Grand Chancelier. Ils jugĂšrent prudent de rejoindre rapidement l’arriĂšre cour, s’éloignant ainsi d’Endevor et de ses fils qui Ă©taient restĂ©s figĂ©s, estomaquĂ©s par ce qu’il venait de se passer. Le brave toutou et le percheron se fĂ©licitĂšrent de s’ĂȘtre rapidement Ă©loignĂ©s quand les rugissements furieux des trois maĂźtres de maison retentirent, affolant tous les animaux du voisinage. Au chĂąteau, Tenya confia Shoto aux bons soins d’une servante, la chargeant de permettre au jeune homme de se laver et de se changer avant de rejoindre le bureau royal. Il emmena Katsuki et Izuku avec lui pour annoncer Ă  ses Altesses qu’il avait rĂ©ussi sa mission et surtout, leur raconter ce qu’il avait appris de la bouche mĂȘme des deux petits hommes-souris. Quand Shoto rejoignit le bureau royal, vĂȘtu d’une tenue simple mais luxueuse, il y trouva le Prince et le Roi en grande discussion. Quand il vit le sourire triomphant de Katsuki et Izuku, il comprit que son beau-pĂšre et ses beaux-frĂšres allaient payer pour l’avoir maltraitĂ© durant des annĂ©es. Avant mĂȘme la fin de la journĂ©e, il fut dĂ©cidĂ© que Shoto vivrait au chĂąteau et Endevor, Dabi et Shigaraki furent chassĂ©s comme des malpropres du manoir. Eijiro, Denki, Mina et Hanta furent rapatriĂ©s au chĂąteau. Le Roi avait bien proposĂ© Ă  toute la colonie d’hommes-souris de venir s’installer au palais, mais ceux-ci refusĂšrent prĂ©fĂ©rant rester dans cette demeure qu’ils connaissaient bien. Dans les jours qui suivirent, Mme Dashwood et ses trois filles s’installĂšrent au manoir, ayant la lourde charge de l’entretenir. Elles furent informĂ©es de l’existence des hommes-souris et promirent de leur fournir nourritures et tout ce dont ils auraient besoin. En contrepartie, elles pouvaient disposer Ă  leur guise du manoir et le considĂ©rer comme le leur. Elles s’y installĂšrent avec leur cuisiniĂšre, leur femme de mĂ©nage et leur jardinier. Shoto et Hawks vinrent souvent rendre visite aux Dashwood qui les accueillirent avec joie, et Shoto n’eut jamais Ă  regretter la dĂ©cision de confier sa demeure ancestrale Ă  cette famille. Katsuki, Izuku, Mina et Hanta s'installĂšrent dans une alcĂŽve que Shoto amĂ©nagea spĂ©cialement pour eux dans sa chambre. Il dut en amĂ©nager une seconde quand Mina et Hanta fondĂšrent leur propre famille. All Might fut d’ailleurs particuliĂšrement ravi par cette nouvelle et s’imagina sans mal jouer avec plaisir les nounous pour les enfants du couple. Katsuki et Izuku, eux, restĂšrent insĂ©parables. All Might accueillit avec joie tout ce petit monde dans son palais, et Tenya s’arracha les cheveux pour amĂ©nager l’immense demeure. Sur ordre royal, Tenya fit faire une multitude de meubles dignes du chĂąteau royal, mais adaptĂ©s Ă  la taille des petits hybrides. Pour Ă©viter que les petits hommes-souris ne soient malencontreusement Ă©crasĂ©s, Tenya dĂ» aussi faire installer des rampes le long des murs de tous les couloirs et dans toutes les piĂšces. Il dĂ» aussi faire amĂ©nager des petites ouvertures Ă  la taille des mini-pouces dans absolument toutes les portes du palais. Bref, Tenya n’eut pas le temps de chĂŽmer. Shoto de son cĂŽtĂ© sympathisa rapidement avec le Prince et les deux jeunes hommes devinrent rapidement aussi insĂ©parables que Katsuki et Izuku. Ils voyagĂšrent beaucoup, pour la plus grande joie de Shoto qui dĂ©couvrit le monde. Denki accompagna souvent son jeune maĂźtre, et Eijiro devint le cheval attitrĂ© de Shoto, qui le prĂ©fĂ©ra aux purs sangs royaux. Si Mina et Hanta prĂ©fĂšrent rester au palais, Katsuki et Izuku eurent toujours leur place attitrĂ©e dans les bagages de Shoto, amusant grandement le Prince. Hawks et Katsuki se disputĂšrent souvent, au grand damne de Shoto et d’Izuku. Mais Hawks Ă©tait le premier Ă  voler au secours du petit blond quand besoin Ă©tait et vice-versa. Le Prince tomba chaque jour un peu plus sous le charme de Shoto, et entreprit de le sĂ©duire. Ce fut d’ailleurs cette entreprise qui le rapprocha des quatre hommes-souris, de Denki et d’Eijiro. Il fallut en effet les efforts conjuguĂ©s d’eux sept pour rĂ©ussir Ă  faire comprendre les intentions de Hawks Ă  Shoto. Cela faisait maintenant deux ans que Shoto avait emmĂ©nagĂ© au chĂąteau, et un peu plus de dix-huit mois que Hawks tentait de le sĂ©duire. HĂ©las, Shoto ne voyait rien, ne comprenait rien, au grand dĂ©sespoir du Prince. DĂ©pitĂ©, et dĂ©sespĂ©rĂ©, Hawks soupira lourdement, la tĂȘte posĂ©e sur son Ă©norme bureau. Tendrement enlacĂ©s sur un sofa adaptĂ© Ă  leur taille et posĂ© sur le bureau, Hanta et Mina Ă©coutaient Tenya lire le parchemin dĂ©roulĂ© dans sa main. Ce parchemin contenait toutes les tentatives de Hawks pour faire comprendre ses sentiments, et envies, Ă  Shoto. Il Ă©tait si long qu’il traĂźnait au sol, se dĂ©roulant paresseusement sur le parquet, et le rouleau dans la main du Grand Chancelier Ă©tait pourtant dĂ©jĂ  bien gros. - Donc, l’amener dans une ville romantique, Ă©nonça doctement Tenya, c’est fait. - On peut difficilement faire plus romantique que Venise, soupira Hawks sans relever la tĂȘte. - Et qu’en a pensĂ© Shoto ? s’enquit Tenya, sa plume Ă  la main. - Il a trouvĂ© ça joli, mais humide, pleurnicha Hawks. - Il s’est mĂȘme plaint que l’humiditĂ© faisait friser ses cheveux, se plaignit Izuku en arpentant le dessus du bureau. - Avez-vous fait les activitĂ©s prĂ©vues ? demanda Tenya en remontant ses lunettes, sa plume tĂąchant d’encre le bout de son nez. - Le tour en gondole, confirma Hawks. Gondole fleurie et gondolier chantant une chanson d’amour. De jour et de nuit, avec des bougies pour Ă©clairer la gondole la nuit. - C’était merveilleux, s’extasia Izuku des Ă©toiles plein les yeux. - Quand on est passĂ© sous le Pont des Soupirs, je lui ai dit que c’était la balade romantique par excellence, soupira Hawks d’un ton dĂ©fait. Il m’a demandĂ© ce qu’il pouvait y avoir de romantique Ă  passer sous le pont de condamnĂ©s Ă  mort ! Tenya soupira lourdement et raya soigneusement les lignes concernant Venise sur son parchemin. AffalĂ© sur un coussin, Katsuki ricana moqueusement face Ă  la mine dĂ©pitĂ©e du Prince. - Kacchan ! le gronda Izuku. C’est pas gentil de te moquer ! - Quoi ? grogna ledit Kacchan. J’y suis pour rien si Double Face est encore plus bouchĂ© que toi ! - Je ne suis pas bouchĂ©, protesta Izuku. - Il a fallu que Katsuki te saute finalement dessus pour que tu comprennes qu’il est amoureux de toi, se moqua Mina. Tu es bouchĂ© ! Izuku voulu protester, mais Katsuki se leva d’un bond Ă  ce moment-lĂ , semblant pris d’une illumination - Mais voilĂ  ! C’est ça que tu dois faire ! Lui sauter dessus ! s’exclama-t-il avec enthousiasme. - L’idĂ©e est tentante, avoua Hawks. Mais je vais juste lui faire peur si je fais ça ! - T’as dĂ©jĂ  tout tentĂ© ! A ce stade tu risques plus rien ! dĂ©crĂ©ta le petit blond sĂ»r de lui. - Il y a encore pas mal de propositions, tenta Tenya en jetant un Ɠil au parchemin dĂ©roulĂ© Ă  ses pieds. - Ah ouais ? C’est quoi la prochaine ? demanda Katsuki. - Alors euh... tout ça, c’est Venise... Donc.. chercha Tenya. Ah ! VoilĂ  ! Demander aux jardiniers d’écrire “Shoto, je t’aime” dans les parterres sous les fenĂȘtres de Mr Todoroki, avec des roses blanches et des roses rouges. - Qui a eu cette idĂ©e dĂ©bile ? soupira Katsuki dĂ©sabusĂ©. - Elle est pas dĂ©bile mon idĂ©e, Kacchan ! protesta Izuku vexĂ©. - Tu paris combien qu’il croira que c’est un des jardiniers qui lui fait sa dĂ©claration ? tonna le petit blond en foudroyant son amoureux d’un regard de braise. - Je pari ma couronne, approuva Hawks. Tenya, dites moi que les autres idĂ©es sont mieux... - Le problĂšme c’est que vous avez dĂ©jĂ  Ă©puisĂ© tous les grands classiques dans ce domaine, avoua Tenya d’un ton docte. DĂ©roulant le parchemin entre ses mains, il lu, les lignes soigneusement barrĂ©es, preuves des Ă©checs consĂ©cutifs de Hawks - Un voyage romantique, dans une ville romantique... - RatĂ©, ponctua Katsuki. - Lui chanter la sĂ©rĂ©nade par une nuit de pleine lune sous son balcon... - Il a cru qu’il y avait des loups dans le jardin, ricana Hanta. - Organiser un bal et ne danser qu’avec lui... - Il a passĂ© sa soirĂ©e Ă  s’inquiĂ©ter que tu te fasses rĂ©primander pour ne pas t’occuper des autres invitĂ©s, soupira Mina. - Le couvrir de cadeaux divers et variĂ©s... - Il trouve les fleurs plus jolies dans le jardin que dans un vase, marmonna Izuku. - Il a eu une crise de foie en voulant absolument manger tout le chocolat que tu lui avais offert, ajouta Mina. - Il ne porte jamais les bijoux que tu lui offres, parce qu’il a peur de les perdre, conclu Hanta. Hawks en aurait presque pleurĂ© en entendant l’énumĂ©ration de quelques-uns de ses Ă©checs. Il avait aussi tentĂ© la balade romantique Ă  cheval, avec la complicitĂ© d’Eijiro. Shoto avait apprĂ©ciĂ© la promenade, mais il avait absolument tenu Ă  inviter le Roi Ă  venir avec eux, ruinant tous les projets du Prince. Sans le vouloir, Shoto avait ainsi ruinĂ© un certains nombres de plans, et quand Hawks avait rĂ©ussi Ă  tout mettre en Ɠuvre pour que cela se passe selon ses envies, Shoto passait complĂštement Ă  cĂŽtĂ© de l’essentiel. La naĂŻvetĂ© et l’innocence de Shoto Ă©tait adorable, parfois amusante. Mais elle compliquait bien les choses pour l’amoureux transi. Ainsi, chaque compliment joliment tournĂ© Ă©tait mal interprĂ©tĂ© par son destinataire. Hawks se souvenait encore de la crise de fou rire qu’avaient eu ses complices les hommes-souris, Denki et Eijiro quand il avait dit Ă  Shoto que son sourire faisait battre son cƓur avec tant de force que cela l’étourdissait. Shoto s’était affolĂ©, croyant qu’il avait des problĂšmes cardiaques, et l’enjoignant Ă  voir le mĂ©decin au plus vite. Tenya, appelĂ© en urgence par Shoto, avait donc fait venir le mĂ©decin. Hawks Ă©tait infiniment reconnaissant au Grand Chancelier et au mĂ©decin royal d’avoir eu assez de retenue pour ne pas hurler de rire en entendant ses explications sur l’inquiĂ©tude de Shoto. Shoto Ă©tait tellement soucieux qu’il avait prĂ©venu All Might, lequel avait accouru dans la chambre de son fils, pleurant toutes les larmes de son corps. Bref, Shoto ne comprenait aucune des tentatives de Hawks. Pourtant Hawks Ă©tait presque sĂ»r et certain que ses sentiments Ă©taient rĂ©ciproques. Il y avait quelque chose dans le regard vairon du jeune homme que le Prince avait identifiĂ© comme un intĂ©rĂȘt plus qu’amical envers lui. Et Izuku, Hanta et Mina s’étaient chargĂ©s de tĂąter le terrain, et vu les rougeurs qui avaient pris place sur le visage de Shoto, ils n’avaient pas le moindre doute sur la question. Katsuki avait Ă©tĂ© Ă©cartĂ© de la dĂ©licate mission, tous l’estimant trop brutalement honnĂȘte pour rĂ©ussir Ă  aborder le sujet en subtilitĂ©. Bien Ă©videmment, le blondinet avait boudĂ©, et il avait fallu toute la patience et la tendresse de son prĂ©cieux Deku pour le dĂ©rider. Mais malgrĂ© tout ça, Hawks en Ă©tait toujours au point de dĂ©part, et il commençait Ă  dĂ©sespĂ©rer. - Tu m’écoutes ?! rugit une petite voix prĂšs de lui le sortant des affres obscures oĂč il sombrait. - Non, rĂ©pondit Hawks avec franchise, un lĂ©ger sourire ourlant ses lĂšvres en voyant Katsuki fulminer de rage. - Ben tu devrais pourtant ! tonna Kacchan. T’es trop subtil, Double face comprendra jamais si tu continues comme ça ! Faut y aller cash ! - Je lui saute dessus quoi... bouda Hawks. Je t’ai dit que... - Pas physiquement ! protesta Katsuki. Mais tu lui dit entre quatre yeux que tu l’aimes et que tu veux l’épouser ! Et s’il proteste, tu tiens bon ! Et aprĂšs, tu lui sautes dessus... physiquement ! Le sourire goguenard du petit blond fit plisser les yeux de Hawks. VoilĂ , Ă  cause de ce blondinet braillard, il avait une image pas trĂšs chaste en tĂȘte ! SaletĂ© de blond ! Mais Ă  la rĂ©flexion, ce dernier n’avait pas totalement tort. Et au point oĂč il en Ă©tait, il n’avait plus rien Ă  perdre. Sans attendre, Hawks se leva d’un bond, et quitta au pas de charge son bureau, prenant la direction de la chambre de Shoto, les quatre hydrides le suivant de prĂšs. Hawks entra dans la piĂšce sans frapper, faisant sursauter Shoto qui lisait tranquillement prĂšs des fenĂȘtres ouvertes, la tĂȘte de Denki reposant sur ses genoux. - Hawks ? s’étonna Shoto en se levant du fauteuil oĂč il Ă©tait assis. - Je t’aime ! dĂ©clara Hawks en se plantant face au jeune homme. Je t’aime comme un fou et je veux t’épouser pour passer le reste de ma vie avec toi ! Alors... Ă©pouse-moi ! Denki se faufila discrĂštement jusqu’à l’entrĂ©e de la chambre, y retrouvant le quatuor d’hommes-souris et Tenya, tous jouant sans honte les voyeurs. Ils virent Shoto cligner des yeux plusieurs fois, visiblement sous le choc. Puis Hawks perdit patience et attrapant le visage figĂ© de celui qu’il aimait entre ses mains, il se pencha pour l’embrasser d’un chaste et doux baiser. Le Prince recula un peu, craignant malgrĂ© tout la rĂ©action de Shoto. Ce dernier le fixa un long moment, puis s’approchant d’un pas il souffla - D’accord... Mais, tu peux recommencer ça ? J’ai bien aimĂ© ! Hawks ne se fit pas prier pour embrasser Ă  nouveau, et plus profondĂ©ment, son dĂ©sormais fiancĂ©. Tenya ferma doucement la porte et se joignit Ă  l’explosion de joie des hommes-souris et Denki. Il ne restait plus qu’à prĂ©parer le mariage... et l’annoncer Ă  All Might. All Might pleura toutes les larmes de son corps Ă  l’annonce de la nouvelle. Non pas qu’il Ă©tait totalement contre, loin de lĂ . Il adorait Shoto, et le considĂ©rait comme un second fils. Ce mariage rendrait officiel la place que Shoto s’était fait dans son cƓur royal et dans le chĂąteau. Mais, ce mariage signait aussi la fin de tous les rĂȘves de grand-pĂšre gĂąteau du Roi. Heureusement, Mina Ă©tait enceinte, il pourrait donc distribuer tout cet amour paternel aux enfants de la jolie hybride. La mariage fut cĂ©lĂ©brĂ© en grande pompe, tout le royaume Ă©tant invitĂ© aux festivitĂ©s qui durĂšrent trois jours et trois nuits. Le couple nouvellement uni partit en voyage de noce par bateau, et tous les invitĂ©s les saluĂšrent depuis le port d’oĂč ils appareillĂšrent. Tenya et All Might Ă©crasĂšrent une petite larme Ă©mue en voyant Hawks se pencher pour embrasser Shoto. Seuls ceux qui avaient une bonne vue purent voir un petit homme souris blond embrasser un petit homme souris vert, juste sur la banderole Jeunes MariĂ©s. Et ils vĂ©curent heureux pendant de trĂšs longues annĂ©es, et adoptĂšrent trois petits orphelins pour la plus grande joie d’All Might qui finit ses jours entouraient d’une palanquĂ©e de petits-enfants, comme il en avait toujours rĂȘvĂ©s. Et que certains ne fassent pas plus de cinq centimĂštres de hauteur ne gĂȘna nullement le souverain. Un enfant, quelle que soit sa taille, reste un enfant. Fin. by shandra September 28, 2017>>> Voici la sĂ©lection de chatiĂšre Ă©lectronique pour vous <<<< Installer une chatiĂšre dans une porte Source google image You may also like... ï»żby shandra September 28, 2017>>> Voici la sĂ©lection de chatiĂšre Ă©lectronique pour vous <<<< Comment installer une chatiere sur une porte en bois Source google image You may also like... Pas d'Ă©cran ou une tempĂȘte porte ne serait pas complĂšte sans l'installation d'un escamotage pneumatique plus proche. Ce type de prĂšs est constituĂ©e d'un cylindre et une tige rĂ©tractable. La tige se fixe Ă  un support situĂ© sur le chambranle de la porte, tandis que l'extrĂ©mitĂ© opposĂ©e du cylindre est montĂ© plus prĂšs de la porte. Lorsque la porte est ouverte et libĂ©rĂ©e, plus tire la porte fermĂ©e et verrous, en laissant les mains libres pour transporter des sacs d'Ă©picerie ou d'autres articles. Une rĂ©traction plus proche peut ĂȘtre installĂ© avec les outils que vous avez probablement dĂ©jĂ . Instructions 1 Maintenez le support de jambage - la tige plus proche attache Ă  - au chambranle de la porte sur le cĂŽtĂ© articulĂ© de la porte. Assurer que le cĂŽtĂ© angulaire du support fait face Ă  la porte, et les trous de vis dans la bride de montage du support sont au mĂȘme niveau contre le chambranle. Faites glisser le support vers le haut ou vers le bas sur le chambranle au besoin afin que le plus proche sera parfaitement de niveau lorsqu'il est montĂ©. Mark Ă  travers les trous de vis sur le chambranle avec un crayon. Retirez le support. 2 Placez un clou sur les marques de crayon et appuyez dessus avec un marteau pour faire des indentations. Remplacer le support et alignez les trous de vis avec les indentations. Torsion du support de vis avec un tournevis Phillips de retenue bits installĂ© dans une perceuse Ă©lectrique. 3 Tirez sur la tige de la plus proche d' environ ÂŒ de pouce. Faire glisser la rondelle de maintien en position ouverte sur la tige Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la plus proche de maintenir la tige dans cette position. 4 Fermez la porte. Positionner le trou Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la tige plus Ă©troite avec le trou dans le support du montant. InsĂ©rez la tige de support court Ă  travers les trous pour fixer la tige sur le support. Aligner le trou avant de la console de fermeture de porte avec le trou de montage Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la tige opposĂ©e Ă  la plus proche. InsĂ©rez la goupille de support de long Ă  travers les trous pour fixer le support au plus prĂšs. 5 Maintenez le niveau plus proche. Assurer la fermeture de porte est le support contre la surface intĂ©rieure de la porte, sans perturber la position de la tige plus Ă©troite. Marquer la position des trous de vis dans le support sur la porte avec un crayon. Tourner le plus prĂšs de la porte et laissez-le pendre du support chambranle. 6 Placez un poinçon sur les marques de crayon sur la porte et appuyez dessus avec un marteau pour faire des indentations. Percer le panneau intĂ©rieur de la porte sur les indentations avec un foret de foret 1/8-inch et de puissance. 7 Tournez la plus proche de la porte et aligner les trous de vis dans la porte le support de plus prĂšs avec les trous percĂ©s. Tournez le support vis dans les trous avec un tournevis cruciforme de retenue, comme une perceuse Ă©lectrique peut conduire les vis avec trop de force et d'endommager la porte. 8 Ouvrez la porte et la maintenir ouverte quelques pouces. Faites glisser la rondelle de maintien en position ouverte sur la tige de plus vers le support de jambage. Ouvrez la porte complĂštement et relĂąchez-le pour tester le fonctionnement de la plus proche. RĂ©glez la vitesse de la porte plus proche en tournant la vis sur la fin de la plus proche avec un tournevis cruciforme.

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